Rémunération des dirigeants: séparer le bon grain de l'ivraie


Édition du 02 Mai 2015

Rémunération des dirigeants: séparer le bon grain de l'ivraie


Édition du 02 Mai 2015

Après réflexion, je me suis dit que je devais revenir sur ce sujet parce que je venais juste d'entretenir l'immense préjugé des investisseurs (et des non-investisseurs). À savoir que tous les dirigeants ne pensent qu'à s'enrichir aux dépens de leurs actionnaires. Cela est faux.

En réalité, la majorité des dirigeants sont bien ou très correctement rémunérés par rapport à leurs responsabilités et à leur performance. Si cette affirmation vous fait sursauter, c'est que vous oubliez que le marché des hauts dirigeants est restreint, ce qui commande par définition une rémunération sans commune mesure avec celle que gagne le travailleur moyen. Un peu comme le sportif professionnel. Est-ce que P. K. Subban «vaut» 8 M$ par saison, comme m'a déjà lancé une personne qui était révoltée contre ces salaires supposément abusifs ? Cela n'a rien d'abusif si c'est le fruit d'un marché libre, ce qui est le cas pour les joueurs de hockey.

En fait, on peut facilement démontrer que le défenseur vedette du CH pourrait valoir encore plus, en se fondant sur le nombre restreint de joueurs de son niveau dans le monde.

C'est exactement la même chose dans la direction des grandes entreprises. Le marché des dirigeants capables de gérer une société comme Johnson & Johnson est assez restreint merci. Ce qui signifie que les personnes en mesure de le faire valent, dès le départ, une somme pas mal supérieure à ce que vous et moi pouvons gagner.

Un bon exemple de dirigeant sous-payé

Enfin, il y a de ces dirigeants qui gagnent beaucoup moins que ce qu'ils valent, par choix personnel, en raison de la culture de leur entreprise, pour prêcher le bon exemple, etc. Même s'ils sont en minorité, il y en a tout de même un bon nombre.

Je vous donnerai un seul exemple, ici au Québec, soit celui de Stanley Ma, président et chef de la direction du Groupe MTY (Tor, MTY, 33,23 $). Son salaire a été d'environ 400 000 $ au cours des trois derniers exercices. Et il n'a reçu aucune option, aucune action, aucune rémunération en vertu d'un plan incitatif ni aucun régime de retraite. Rafraîchissant, n'est-ce pas ?

Oui, et surtout parce qu'en plus, depuis cinq ans, le titre de MTY a affiché une performance trois fois supérieure à celle de l'indice S&P/TSX. Alors, arrêtez de dire que les dirigeants sont tous cupides ! Ce n'est pas vrai.

De mon blogue

Épargne

Le CELI gagne en importance

La décision du gouvernement fédéral d'augmenter immédiatement la cotisation maximale du compte d'épargne libre d'impôt (CELI) à 10 000 $ pour 2015 est une bonne nouvelle pour les épargnants. Elle magnifie l'importance de ce programme. Cet instrument d'épargne devient presque aussi intéressant que le REER. L'avantage du CELI réside dans le fait que tous vos revenus de placement et vos gains en capital sont libres d'impôt. En fait, le CELI devient l'outil privilégié pour tous ceux qui veulent épargner et qui n'ont pas des salaires élevés. Je pense ici en particulier aux jeunes qui trouveront dans le CELI un outil simple et d'une grande souplesse.

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