Ce qui semble une bénédiction peut facilement devenir un enfer. C'est ce que j'ai constaté à la lecture du témoignage d'un lecteur. Ce dernier réagissait à une chronique récente au sujet du financement participatif.
La plupart des courtiers escompteurs offrent maintenant des transactions à 9,95 $, ce qui semble un important gain pour l'investisseur. Comment peut-il en être autrement lorsqu'on peut acheter ou vendre pour des milliers de dollars d'actions en une transaction et payer moins de 10 $ ?
L'expérience et le vécu répondent avec éloquence à cette question.
«Dans votre chronique, vous posez la question suivante : aimeriez-vous que votre courtier vous facture 500 $ pour une transaction de 10 000 $ ?» écrit mon lecteur que j'ai choisi de ne pas nommer. Pourtant, il se rappelle qu'il a déjà payé autant.
Des commissions de 5 %
À ses débuts, à la fin des années 1970, il payait environ 100 $ pour exécuter une transaction de l'ordre de 2 000 $. En tenant compte du fait que l'inflation a gonflé les coûts d'environ quatre fois depuis ce temps, cela revient à payer près de 500 $, selon son calcul !
«J'étais dévasté de devoir payer une transaction aussi cher.»
Depuis, le monde du courtage a subi une véritable révolution, touchant massivement les frais. La multiplication des courtiers escompteurs a fait chuter les frais de moitié durant les années 1990 ; ensuite, Internet est arrivé. Enfin, la vive concurrence entre les firmes a fait le reste.
Les frais sont donc passés de 50 $ à 29 $ il y a quelques années, avant qu'ils ne descendent, presque partout, à moins de 10 $. Ce dernier tarif est maintenant offert à grande échelle, peu importe la valeur de l'actif du client.
C'est un gain immense en matière de coûts.Toutefois, notre lecteur, qui a vécu à une autre époque, a dû s'adapter. «Après réflexion, j'en viens à conclure que ce fut une bénédiction pour moi que ces frais exorbitants soient facturés à ce moment.»
Cette réaction est très rationnelle. En effet, lorsqu'on paie l'équivalent de 5 % de son capital lors d'une transaction, on y pense deux fois avant de passer à l'action. Imaginez ce qui arrive lorsqu'on se trompe. En plus du 5 % à l'achat, on paie une autre fois 5 % pour vendre (probablement à perte, puisque c'est une erreur) et encore 5 % pour acheter un nouveau titre, qu'on espère être un meilleur placement.