Nasdaq: les records se suivent, mais ne se ressemblent pas

Publié le 19/11/2014 à 09:35

Nasdaq: les records se suivent, mais ne se ressemblent pas

Publié le 19/11/2014 à 09:35

Alors que l’indice Nasdaq a atteint les 4700, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne fracasse son record vieux de plus de 14 ans. Et cet événement rappellera toute une époque

C’est le 10 mars 2000 que l’indice Nasdaq, thermomètre le plus connu des titres Internet et technologiques, a atteint son sommet ultime à 5049. Un peu plus de deux années plus tard, cet indice s’était effondré de plus de 70% crevant une des plus spectaculaires bulles financières de tous les temps.

Imaginez-vous donc que 14 ans plus tard, ce sommet revient en vue. En fait, on peut pratiquement affirmer que ce n’est qu’une question de temps. En effet, il ne manque que 349 points au Nasdaq pour retrouver son sommet, soit une appréciation de 7,4%. Quand on sait que l’indice s’est apprécié de 19% depuis un an et de 12,5% jusqu’ici cette année, c’est loin d’être une marche très haute.

De plus, lorsqu’on sait que les analystes prévoient une croissance des bénéfices de 18% pour les titres de l’indice Nasdaq en 2015, on peut penser que ce n’est qu’une question de temps, les mathématiques faisant le plus gros du travail.

On assistera sûrement à des hésitations à mesure qu’on s’approchera de cette marque, probablement davantage pour des raisons psychologiques que financières. Cette marche vers de nouveaux sommets historiques risque aussi de relancer certains cris de bulle.

Tout cela réveillera de très mauvais souvenirs chez bien des investisseurs…l’éclatement de la bulle techno et de l’indice Nasdaq a été fort douloureux. On ne pourra s’empêcher de craindre une reprise, genre éclatement-bulle- nasdaq2.0!

Certes, mais ne vous laissez pas prendre parce que les sommets peuvent se suivre, séparés de 15 ans, mais sont loin de se ressembler.

Un Nasdaq fort différent

L’indice Nasdaq d’aujourd’hui est très différent de celui du tournant du millénaire. Imaginez, le Nasdaq actuel offre même un dividende intéressant, soit l’équivalent d’un rendement d’environ 1,5% contre un mince 0,3% en 2000. À cette époque, personne ne parlait de dividendes.

En fait, les profits étaient rares et dans certains cas, même les revenus étaient absents. De nombreux modèles d’affaires reposaient sur des nouveaux concepts comme les «pages-vues», les «clics», etc.

Je ne vous dis pas que l’indice Nasdaq est une aubaine à 23 fois les profits, son évaluation actuelle selon les données de l’hebdomadaire financier Barron’s. Mais c’est beaucoup plus sensé que le ratio cours/bénéfices de 175 de mars 2000.

Aujourd’hui, les sociétés qui font partie du Nasdaq ont pris de la maturité et leurs modèles d’affaires sont bien plus éprouvés et solides.

Il faut ajouter qu’une grande partie des entreprises qui étaient au centre de la bulle en 2000 sont tout simplement disparues laissant plus de place à des nouvelles sociétés dans de nouveaux secteurs. Par exemple, la consommation discrétionnaire représente environ 17% de l’indice Nasdaq, 16% les soins de la santé. Les technologies de l’information demeurent dominantes à 48%.

L’indice a 2 565 titres actuellement contre 4 715 il y a 14 ans, soit environ la moitié moins. Tout un ménage!

S’il y a eu un regain de vie depuis deux ans dans les entrées de nouvelles sociétés en Bourse, ce n’est rien comparé à 2000. On a décompté 630 premiers appels publics à l’épargne (PAPE) entre 1999 et 2000 dans le secteur de la technologie. Dans les 13 années qui ont suivi, un total de 462 PAPE techno ont été réalisés!

Les PAPE d’aujourd’hui sont moins nombreux, mais de qualité supérieure. En 2000, l’âge médian de la société qui entrait en Bourse était de cinq ans contre 10 ans de nos jours.

Bernard Mooney

 

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