Mooney: Mon manque d'enthousiasme pour Tim Hortons

Publié le 08/05/2013 à 09:04, mis à jour le 08/05/2013 à 10:23

Mooney: Mon manque d'enthousiasme pour Tim Hortons

Publié le 08/05/2013 à 09:04, mis à jour le 08/05/2013 à 10:23

[Photo : TIm Hortons]

BLOGUE. Les résultats financiers de Tim Hortons n’ont rien pour stimuler mon enthousiasme.

Le géant canadien du café et du beigne a publié des résultats ordinaires pour son trimestre clos le 31 mars. Ses revenus totaux ont augmenté de seulement 1,4%, son bénéfice d’exploitation a reculé de 2,8% et ses ventes comparables, autant aux États-Unis qu’au Canada ont été négatives. En excluant des dépenses reliées à une réorganisation corporative, le bénéfice d’exploitation est en hausse de 4,4%.

Loin de moi la tentation de juger une société sur un seul trimestre. Le contexte économique n’est pas facile et on s’attendait à un trimestre difficile pour Tim Hortons. Toutefois, une telle performance est loin de dissoudre mes doutes concernant son potentiel à long terme.

Au Canada, malgré les ambitions de la direction, Tim Hortons a possiblement atteint le point de saturation, ou presque avec près de 3 500 établissements. De plus, son marché est de plus en plus encombré par des compétiteurs solides et voraces. McDonald’s, avec son McCafé, en est un qui a réussi à séduire bien des clients avec son café meilleur que celui de Tim Hortons (ouais, ce qui n’est pas un si grand exploit après tout).

Ce dernier commentaire est significatif parce qu’il exprime une plus grande sophistication de la part du consommateur. Je plaide coupable au fait que j’ai déjà aimé le café de la chaîne canadienne alors que maintenant, il faut que je sois bien mal pris pour y aller!

Si je reflète le marché dans son ensemble, Tim Hortons devra innover et offrir un bien meilleur café.

Par ailleurs, une grande partie du potentiel de la société se doit d’être aux États-Unis. Or, jusqu’à maintenant, il est difficile de se prononcer. Avec ses 808 magasins américains, elle y est marginalement rentable. De plus, Tim Hortons procède lentement (elle a ouvert seulement huit restaurants au premier trimestre), ce qui est une bonne chose dans un sens. Par contre, de l’autre côté, c’est que la direction n’est pas trop sûre de son coup et cherche la bonne formule dans un marché ultra-compétitif.

Vous voyez donc que ses perspectives de croissance à long terme ne sont pas évidentes. En fait, elle court le risque de perdre des années et des millions à s’entêter à vouloir s’implanter aux États-Unis.

Enfin, avec un titre à plus de 19 fois les bénéfices prévus cette année et près de 18 fois ceux de 2014, il n’y a pas dans l’évaluation rien non plus pour stimuler mon enthousiasme..

Bernard Mooney

 

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