Mooney: Le triste spectacle de Rona

Publié le 13/11/2012 à 08:49, mis à jour le 13/11/2012 à 08:59

Mooney: Le triste spectacle de Rona

Publié le 13/11/2012 à 08:49, mis à jour le 13/11/2012 à 08:59

BLOGUE. Vous pouvez croire la direction de Rona lorsqu’elle mentionne que Lowe’s n’est pas revenue à la charge avec une nouvelle offre. La société américaine est beaucoup plus brillante que cela. Elle n’a qu’à attendre quelques mois et cueillir Rona lorsque cette dernière aura croulé encore davantage !

Les événements chez le géant canadien de la réno et de la quincaillerie se déroulent à toute vitesse et tous confirment que les actionnaires pourraient bien regretter longtemps la position de leur conseil d’administration.

En effet, rappelez-vous qu’à la suite de la proposition de Lowe’s au début de juillet visant l’achat de Rona (rappellez-vous aussi du prix: 14,50$ !), le conseil avait annoncé le 31 juillet que l’offre de Lowe’s «n’était pas dans le meilleur intérêt de Rona et de ses parties intéressées».

Or, le 7 novembre, la société québécoise a annoncé des résultats décevants, le bénéfice d’exploitation reculant de plus de 24% alors que les revenus étaient en hausse de 1,5%. Les investisseurs n’ont pas aimé, poussant le titre sous les 10$.

Maintenant, en toute honnêteté, la direction n’est pas entièrement à blâmer, tout le marché du commerce au détail canadien étant très difficile cette année.

Sauf que deux jours plus tard, Rona a annoncé le départ de Robert Dutton à titre de président et chef de la direction et également à titre d’administrateur (il était président depuis 1992). On ne retrouve aucune explication spécifique dans le communiqué de Rona concernant les raisons de son départ.

La traduction libre, quand vous connaissez le fonctionnement des conseils d’administration: M. Dutton, qui a bâti le Rona qu’on connaît, a été mis à la porte, coup de pied au derrière. Ou si vous voulez utiliser des mots plus doux, le conseil avait perdu confiance en lui.

Ce qui est un renversement aussi dramatique que pitoyable, vu des yeux des actionnaires, par rapport à la position du conseil en juillet qui affirmait sa confiance dans le plan «Nouvelles réalités», bébé en grande partie de M. Dutton.

On comprend mieux les rumeurs que Lowe’s soit revenue avec une nouvelle offre. Elles proviennent probablement d’investisseurs déçus qui rêvent à une offre qui leur permettrait de toucher ce fameux 14,50$US par action...

La réalité c’est que Lowe’s doit regarder les événements avec satisfaction alors que le marché américain de l’immobilier résidentiel s’améliore laissant pointer de meilleurs jours. Le refus de Rona l’aidera à profiter pleinement de cette reprise, sans les maux de tête canadiens. De plus, rien ne dit que Lowe’s ne reviendra pas, dans quelques trimestres, voire quelques années, cueillir un Rona n’allant nulle part...

Encore une fois, les grands, que dis-je, les immenses perdants de cette triste histoire, ce sont les actionnaires minoritaires, dont personne n’a défendu les intérêts, même pas le conseil d’administration.

Aussi pathétique que désolant.

Bernard Mooney

 

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