Blogue. Le contexte boursier est plus difficile depuis quelques semaines. Ce qui provoque une nervosité grandissante chez les investisseurs. Plusieurs, si je me fie aux messages que je reçois, commencent à perdre patience.
Or, avant de paniquer, il faut remettre la baisse récente dans un contexte plus large. Au moment d’écrire ses lignes, l’indice S&P/TSX avait perdu environ 1100 points par rapport à son sommet d’avril. C’est une baisse de moins de 8%. Il ne faut pas oublier que cet indice avait progressé de 90% en deux ans.
Le S&P 500 lui a reculé de 5,9% par rapport à son sommet du 2 mai. Encore là, ce n’est pas si fantastique pour un indice qui avait rebondi de 105% de son creux.
En fait, j’ai été surpris par la petitesse de la correction en termes de pourcentages lorsque j’ai fait les calculs. Du moins, si je la compare aux qualificatifs utilisés dans les reportages sur l’évolution quotidienne de la Bourse et aux réactions des investisseurs.
Ces derniers ont probablement les nerfs à vif après les événements des dernières années, craignant que chaque recul boursier se transforme en une catastrophe boursière. C’est une réaction humaine normale dans le contexte.
Sur ce point, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. En bon prince, je vais commencer par la bonne. Les crises financières sont exceptionnelles et le seul fait qu’on les craigne tellement actuellement diminue la probabilité qu’on en ait une. De plus, le contexte économique et financier actuel reste favorable au marché boursier.
Par contre, ce qu’on pourrait appeler «l’argent facile», une expression que j’utilise malgré que la déteste (à la Bourse, l’argent dit facile est trop souvent une illusion dangereuse), est derrière nous. Le marché boursier en 2009 avait baissé à des niveaux extraordinaires. À ces niveaux, les sociétés en très grande majorité étaient très sous-évaluées. Ce qui explique pourquoi un grand nombre de titres ont rapidement doublé ou triplé.
Deux ans plus tard, cette sous-évaluation extrême est derrière nous. Aujourd’hui, à mon avis, le marché boursier reste très intéressant, mais il faut tout de même calibrer les attentes.
Tout cela pour dire que le mouvement baissier des dernières semaines a tout l’air d’une pause, après les bons mois qui ont précédé. Il n’y a rien pour suggérer l’arrivée d’un marché baissier.
Bernard Mooney
