Mooney: Apple: et si le marché avait raison?

Publié le 24/01/2013 à 07:46, mis à jour le 24/01/2013 à 11:13

Mooney: Apple: et si le marché avait raison?

Publié le 24/01/2013 à 07:46, mis à jour le 24/01/2013 à 11:13

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Une dichotomie aussi fascinante que paralysante affecte le géant techno Apple. Autant la performance de la société semble étonnante, autant le marché s’en fout!

Hier soir, avant le souper, j’ai jeté un coup d’oeil aux manchettes boursières. On y disait, haut et fort, que les résultats d’Apple avaient déçu et que le titre était en baisse en après-séance de plus de 6%.

En soirée, j’ai jeté un oeil sur le communiqué de la société expliquant les résultats de son premier trimestre clos le 29 décembre pour ensuite lire le compte-rendu de l’appel conférence de la direction avec les analystes financiers.

Le communiqué parle de résultats records, soit des revenus trimestriels records et des bénéfices trimestriels records.

«Nous sommes ravis d’avoir généré des revenus records de 54 milliards de dollars et d’avoir vendu plus de 75 millions d'appareils en un seul trimestre», expliquait Tim Cook, président et chef de la direction d’Apple.

M. Cook a amorcé son appel conférence en déclarant : «Nous sommes incroyablement satisfait, ayant publié un trimestre extraordinaire avec des revenus de 54,5 milliards et de nouveaux records de ventes pour le iPhone et le iPad. Aucune société de technologie n’a jamais publié de tels résultats».

Après avoir lu ces mots, je suis allé voir ce que faisait le titre, et j’ai constaté qu’il était en baisse d’environ 10% avant l’ouverture de la séance de jeudi.

Décidément, le marché semblait faire le doigt d’honneur à Apple.

D’abord, il faut bien s’entendre sur les faits. Les résultats de la société sont vraiment bons. Les revenus sont en progression de près de 18% dans un trimestre avec une semaine de moins que l’exercice précédent. Les bénéfices ont été stables à 13,1 milliards de dollars (G$) alors que les marges bénéficiaires ont baissé, comme prévu.

Apple a généré 23G$US pendant le trimestre, 33% de plus qu’en 2012. La société se retrouve avec 137G$US en encaisse et placement (144$US par action).

Le problème c’est que Wall Street se fout de ces résultats et avec raison parce que c’est l’avenir qui intéresse les investisseurs. Sur ce point, la direction d’Apple a déçu avec ses attentes pour le trimestre en cours tout en semant la confusion en avertissant que dorénavant elle serait plus réaliste dans ses prévisions.

Apple prévoit entre 41 et 43G$US de revenus pour son deuxième trimestre, ce qui correspond à une croissance de 5 à 10%. Et je vous dirais que ce qui transpire des réponses des dirigeants aux questions des analystes, c’est que ce rythme de croissance pourrait bien être la nouvelle cible de la société même à long terme.

Ce qui signifierait qu’une grande partie de sa future performance dépendra de la tendance dans ses marges bénéficiaires. Et comme ces marges sont en baisse, Wall Street a vraiment de quoi s’inquiéter.

Bernard Mooney

 

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