Les meilleurs dirigeants du «monde»

Publié le 24/03/2014 à 09:43

Les meilleurs dirigeants du «monde»

Publié le 24/03/2014 à 09:43

Alain Bouchard, Alimentation Couche-Tard

L’hebdomadaire financier Barron’s publie cette semaine sa liste des 30 meilleurs dirigeants du monde. Évidemment, comme on est toujours limité par les confins de nos connaissances, cette sélection est en grande partie composée de dirigeants américains. Vingt PDG sont des États-Unis, six de l’Europe et quatre de l’Asie.

Les critères de sélection de la publication sont l’innovation, la croissance et le rendement des actionnaires. Les auteurs mentionnent qu’ils n’ont utilisé aucune formule rigide pour leur sélection, ce qui me rassure. En effet, les classements basés sur des critères supposément strictement objectifs peuvent donner des résultats douteux.

Parmi la sélection de Barron’s, on retrouve des noms connus et inévitables comme Warren Buffett (de Berkshire Hathaway), Jeff Bezos (Amazon.com), Jamie Dimon (JP Morgan), Larry Page (Google) et Howard Schultz (Starbucks). Il y a aussi des noms que vous devriez connaître comme Carol Meyrowitz qui fait un travail exceptionnel chez TJX (exploitant des Winners, entre autres, au Canada), Mark Donegan, pdg de Precision Castparts, une entreprise de grande qualité dans le secteur aérospatial et Tadashi Yanai, président de Fast Retailing, société japonaise avec une performance remarquable.

Parmi les choix qui me laissent songeur, il y a celui de Mark Zuckerberg, président de Facebook, qui illustre à mon avis le biais du journal donnant une grande importance pour la performance à court terme. Vrai, M. Zuckerberg a bâti une société de grande qualité. Toutefois, sa présence en Bourse est trop récente pour évaluer solidement son travail.

De plus, je suis convaincu que le choix de Barron’s s’explique en grande partie par le rebond du titre depuis un an. Le journal a en effet laissé de côté dans sa liste de cette année les présidents d’Oracle (Larry Ellison), d’Inditex (Pablo Isla) et de Yum! Brands (David Novak) en raison de ce qui ressemble à des problèmes à court terme alors que leur performance à très long terme est exceptionnelle.

L’investisseur dans son évaluation des dirigeants ne doit pas se laisser aveugler par le verdict boursier à court terme. Les présidents ne contrôlent pas les fluctuations boursières et ceux qui s’essaient ne travaillent pas pour leurs actionnaires à long terme.

Enfin, les sélections comme celles de Barron’s portent généralement sur les grandes sociétés, le plus souvent des multinationales, pour intéresser le maximum de lecteurs. Et c’est normal. Dans ce sens, le spectre des dirigeants susceptibles d’être choisis est relativement restreint. C’est pour cela par exemple que Barron’s ne peut pas vraiment choisir un PDG comme Alain Bouchard, d’Alimentation Couche-Tard. Pourtant, selon moi, M. Bouchard fait partie, clairement, des meilleurs présidents au monde.

Bernard Mooney

 

 

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