Le retour de la Bourse canadienne

Publié le 02/04/2014 à 09:39

Le retour de la Bourse canadienne

Publié le 02/04/2014 à 09:39

Photo: Bloomberg

Pendant que la Bourse américaine se consolidait au premier trimestre, elle a mieux performé au Canada. L’indice S&P/TSX a en effet progressé de 5,2%, parmi les meilleures performances mondiales.

Par exemple, l’indice S&P 500 s’est apprécié de seulement 1,3%, l’indice Nasdaq de 0,5% alors que le Dow Jones a reculé de 0,7%. De plus, la Bourse britannique a perdu 2,2% et celle du Japon a dégringolé de 9,0%.

Toutefois, il faut faire attention avant de tirer des conclusions. Si on regarde notre Bourse du point de vue américain, avec la dépréciation de notre devise, la surperformance canadienne disparaît. En effet, notre dollar a perdu 4% par rapport à la devise US.

Les ressources se vendant en dollars américains, les producteurs canadiens en profitent lorsque notre devise se déprécie. Notre marché boursier a ainsi profité d’un rebond des titres de ce secteur, le sous-indice des matériaux gagnant 9,2% et celui des titres pétroliers 8,7%.

Ces secteurs demeurent stratégiques pour la Bourse canadienne alors que le premier représente 12% du S&P/TSX et le deuxième, 25%.

Le plus important, le secteur financier qui pèse pour près de 34% de l’indice, s’est apprécié de 1,9%. Les banques canadiennes ont augmenté de 1,7% (ce qui ne comprend pas le dividende) alors que les sociétés d’assurance augmentaient de seulement 0,3%.

La meilleure performance des ressources ne s’explique pas nécessairement par la progression des prix des matières premières. Certains ont bien fait (comme le nickel en hausse de 14,7%) alors que d’autres ont moins bien fait (le cuivre a perdu près de 10%). Le prix de l’or a toutefois certainement aidé avec une hausse trimestrielle de 6,7%.

Le meilleur secteur canadien a été celui de la santé avec une progression de 12,6%. Ce secteur comprend seulement trois titres et sa hausse s’explique par celle de Valeant qui s’est apprécié de 16,7%. Ce secteur ne pèse que 3,18% dans l’indice canadien (si vous voulez rire, je vous comprends).

Aucun secteur n’a été dans le rouge.

Le marché obligataire canadien a lui aussi bien fait au premier trimestre. Les obligations à long terme se sont appréciées de 5,1%. Comme aux États-Unis, le marché obligataire a profité de la croissance économique moins élevée que prévu au Canada.

Je vous dirais que la Bourse canadienne demeure intéressante à long terme même si personne ne s’attend à faire 5% par trimestre. Toutefois, pour surperformer, elle a besoin que son secteur financier se démarque. Et j’ai mes doutes à ce sujet, surtout si je regarde dans un horizon de cinq ans. La situation du secteur immobilier pourrait peser sur les banques pendant des années.

C’est pour cela que je ne suis pas convaincu que notre Bourse a ce qu’il faut pour mieux faire que celle des États-Unis.

Bernard Mooney

 

 

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