Le désaveu pour les actions est mondial

Publié le 16/06/2014 à 08:56

Le désaveu pour les actions est mondial

Publié le 16/06/2014 à 08:56

Ce n’est pas seulement ici au Québec, au Canada ou aux États-Unis que les gens boudent les actions; c’est partout dans le monde.

Je viens de mettre la main sur une recherche récente effectuée par trois professeurs de finance sur la répartition mondiale des actifs à long terme (Ronald Q. Doeswijk PhD, Trevin W. Lam CFA et Laurens Swinkels PhD). Et les résultats sont fascinants. À la fin de 2011, les investisseurs mondiaux avaient 37,1% de leur actif en actions, un creux historique. La pondération des obligations gouvernementales et non-gouvernementales atteint 48,4%. En passant, les actifs totaux atteignaient 83 500 milliards de dollars (G$) US,.

Les sept autres catégories d’actif (matières premières, hedge funds, immobilier, fonds privés, dettes des pays émergents, obligations liées à l’inflation et obligations à haut rendement) représentent au total 16,9% de l’actif, ce qui est relativement peu. Toutefois, ces catégories ont explosé ces dernières années, étant à seulement 6,6% il y a 21 ans.

Depuis 1959, le poids des actions dans les portefeuilles est passé de 51,2% à 37,1%. Le sommet a été de 64,1% en 1968 alors qu’on est passé près de ce niveau en 1999 avec 63,2%.

En moyenne, les portefeuilles ont eu une pondération en actions de 52,3% de 1959 à 2011. Nous sommes à plus de 15% de cette moyenne. Cela représente plus de 12 000 G$US!

Durant cette période (1959-2011), la pondération en obligations gouvernementales a augmenté de 7,5% à 37,1%, près de leur sommet historique de 1982 à 37,3% (début d’un important marché haussier pour la Bourse). Les obligations non-gouvernementales ont vu leur pondération augmenter de 3,4% à 21,2%.

Le manque d’intérêt pour la Bourse s’explique par de nombreux facteurs, tous reliés. Il y a bien eu la crise financière de 2008-09, mais l’implosion de la bulle Internet a aussi laissé des séquelles. De plus, la désastreuse performance des actions à partir du sommet de 2000 a incité de nombreuses institutions et caisses de retraite à chercher des alternatives. Ce qui a provoqué un déplacement de capital significatif vers d’autres catégories d’actif, aux dépens des actions.

Enfin, la performance exceptionnelle des obligations depuis trois décennies a attiré les capitaux mondiaux en masse.

Selon Trevin Lam, un des auteurs de l’étude, à la fin de 2012, la pondération en actions était en hausse à 37,7%. C’est encore très loin de la moyenne historique.

A mon avis, cette situation ne changera que progressivement. Il faudra des années avant que le marché boursier revienne à la mode. En effet, malgré cinq années haussières, les actions suscitent davantage de crainte que d’avidité.

Bernard Mooney

P.S. Une autre étude faite par State Street révèle que les investisseurs dans le monde (16 pays les plus importants) conservent en moyenne 40% de leur portefeuille en encaisse! Au Canada, la proportion en encaisse atteint 34% alors que les investisseurs américains ont 36%...BM

 

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