Le désastre des titres aurifères

Publié le 19/09/2012 à 09:22, mis à jour le 19/09/2012 à 09:58

Le désastre des titres aurifères

Publié le 19/09/2012 à 09:22, mis à jour le 19/09/2012 à 09:58

Photo: Bloomberg

BLOGUE. Cela devrait être une période en or pour les grands producteurs d’or. Mais ce n’est pas le cas. Loin de là!

La firme de notation de crédit DBRS a publié une étude approfondie sur la rentabilité des gros producteurs d’or. Selon moi, cette étude démontre à quel point ces titres sont des désastres pour les investisseurs à long terme.

Dans sa recherche, DBRS a étudié la performance de 10 des plus importantes aurifères au monde, des noms comme Barrick Gold, Goldcorp, Newmont Mining, Agnico-Eagle, Franco-Nevada, etc.

Malgré des prix record pour le métal précieux (il est passé de 600$US l’or en 2007 à plus de 1 600$US en 2011), l’industrie n’a pas généré un seul dollar de fonds libres («free cash flow», soit les fonds autogénérés moins les dépenses en immobilisations) de 2007 à 2011. C’est vrai pour chaque année, même en 2011 alors que le prix de l’or a atteint son sommet de tous les temps à près de 1 800$US l’once.

Les fonds autogénérés ont bien augmenté, passant d’un peu plus de six milliards de dollars (G$) US en 2007 à plus de 17G$US l’an dernier. Toutefois, les dépenses en immobilisations ont augmenté plus encore, soit au rythme annuel composé de 18,2% pendant ces cinq ans, selon DBRS. Concrètement, cela signifie que ces dépenses sont passées d’un peu plus de 7G$US à plus de 14G$US.

Ces aurifères ont ainsi dépensé deux fois le montant annuel de leur amortissement et dépréciation.

Pour comprendre l’importance de cette situation, il convient d’expliquer le concept des fonds autogénérés libres (FAL). Supposons que vous avez une entreprise qui réalise des bénéfices de 100M$. En théorie, vous pouvez disposer de cet argent pour vous verser de généreux dividendes.

C’est vrai à une nuance près: vous devez conserver de l’argent pour investir dans vos activités de façon à maintenir sa capacité bénéficiaire. Ce qui peut vouloir dire acheter de nouveaux équipements, rénover votre usine, etc.

Sur ce plan, les besoins des entreprises varient énormément, selon leurs activités et leurs secteurs.

PLUS : un bond de 35 % pour l’or d’ici 2014

L'exemple de Visa

En tant qu’investisseurs, vous voulez mesurer l’argent à la disposition de la direction, après ses investissements, parce que c’est cet argent qui pourra vraiment servir à vous enrichir (par des dividendes plus élevés, des rachats d’actions, des acquisitions stratégiques, etc.).

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.