La saison des dividendes

Publié le 08/07/2012 à 21:58

La saison des dividendes

Publié le 08/07/2012 à 21:58

BLOGUE. Il y a déjà quelques années que le contexte est favorable aux dividendes. Et cela se poursuit et devrait se poursuivre encore.

De nombreux titres de grandes sociétés sont attrayants avec leur rendement en dividende élevé, dans un univers où les taux d’intérêt sont déprimés. Ces titres deviennent ainsi des refuges, performant mieux que l’ensemble du marché et attirant par conséquent encore du capital.

C’est juste une partie de l’histoire. L’autre partie est la tendance évidente de la part des entreprises d’être plus généreuses dans leur versement de dividende. Et là aussi, le contexte joue en faveur des titres à dividende.

En effet, la croissance économique est décevante, les manchettes peu réconfortantes et les perspectives sont loin d’être claires. Dans ce climat, les dirigeants de sociétés et les conseils d’administration sont peu enclins à investir de façon débridée dans de nouveaux projets (ce qui, en passant, contribue à la faible croissance économique). La confiance fait défaut.

Il est ainsi plus prudent d’augmenter son dividende et garder plus d’argent en caisse, au cas où. Même aux dépens des rachats d’actions.

C’est exactement ce qui se passe actuellement aux États-Unis.

Pendant le trimestre clos le 30 juin, les augmentations nettes de dividendes (les hausses moins les baisses) ont atteint 12 milliards de dollars (G$) US, ce qui serait un record selon Standard & Poor’s.

À ce rythme, les sociétés américaines en Bourse verseront un record de 391G$US en dividendes cette année.

Il y a eu 505 améliorations de dividendes, selon S&P, pendant le deuxième trimestre, près de 14% de plus que lors du trimestre correspondant en 2011. Il y a eu 37 sociétés qui ont réduit ou omis leur versement par rapport à 21 en 2011. On parle ici de tout l’univers des titres américains, soit environ 10 000 titres, et non seulement ceux de l’indice S&P 500.

Les sociétés ont payé 14% de plus en dividendes et S&P s’attend à ce que les paiements en 2012 soient en hausse de 16% par rapport à l’an dernier.

En moyenne, le titre qui paie un dividende aux États-Unis offrait un rendement de 2,77% en date du 30 juin par rapport à 2,58% au 31 mars. Il est donc de plus en plus payant de détenir des actions, même si leur cours reste stable. C’est déjà quelque chose, surtout en comparaison aux autres options disponibles aux épargnants.

Ce qui me fait dire que cette tendance est loin d’être terminée est le fait que le ratio de versement (le pourcentage des bénéfices versés en dividendes) demeure historiquement très bas. Les sociétés distribuent actuellement 31% de leurs bénéfices alors que la moyenne historique est de 52%.

L’autre facteur est le fait que malgré les nombreuses annonces de rachats d’actions, les sociétés rachètent de moins en moins. Elles aussi craignent la Bourse.

L’ombre au tableau, pour l’investisseur américain, est la hausse du taux d’imposition prévue pour le début 2013 (qui passerait de 15% actuellement à 43,4%). Si cela se réalise, il serait plus rationnel pour les entreprises de retourner du capital par le biais des rachats d’actions.

On verra car cela sera un des enjeux de la campagne électorale présidentielle.

Bernard Mooney

 

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