L'impressionnante renaissance du chemin de fer


Édition du 19 Avril 2014

L'impressionnante renaissance du chemin de fer


Édition du 19 Avril 2014

Les sociétés de chemin de fer en Amérique du Nord vivent une impressionnante renaissance depuis maintenant plus de 10 ans. Et tout laisse croire que c'est loin d'être terminé.

Ce phénomène est d'abord visible en Bourse, les titres de ce secteur ayant généreusement enrichi leurs actionnaires. Le Canadien National (Tor., CNR, 61,23 $) a vu son titre passer de 20 $ en 2009 à un sommet récent de 63 $ ; le titre a pratiquement sextuplé depuis 2004.

Le titre du Canadien Pacifique (Tor., CP, 161 $) a quintuplé en cinq ans, entre autres en raison de l'arrivée d'un nouveau président, le vétéran de l'industrie Hunter Harrison, en juin 2012.

Union Pacific (NY, UNP, 185 $ US), chemin de fer actif dans 23 États américains, principalement dans l'Ouest, a vu son titre bondir, passant de 33 $ US en 2009 à 185 $ US récemment.

Le titre de Kansas City Southern (NY, KSU, 99,50 $ US), un transporteur ferroviaire desservant surtout le sud et le centre des États-Unis, a été multiplié par sept depuis le creux du marché baissier de 2009.

Rentabilité exceptionnelle

Cette performance éclatante en Bourse repose sur les réalisations de ces sociétés, qui réussissent toutes sans exception à propulser leur rentabilité à des niveaux inimaginables. Qui aurait pensé qu'un chemin de fer pouvait réaliser des marges bénéficiaires nettes de 24,4 % ?

C'est pourtant ce qu'a livré l'an dernier le CN à ses actionnaires, la meilleure performance du genre dans le domaine. Une tendance suivie par ses concurrents. Par exemple, Union Pacific a réalisé des marges nettes de 20 % l'an dernier, par rapport à 6,2 % en 2004.

CSX (NY, CSX, 28,35 $ US) et Norfolk Southern (NY, NSC, 95,75 $ US) ont les marges les plus faibles de leur secteur. Mais à environ 16 %, elles sèment l'envie d'à peu près n'importe quelle société industrielle.

«Après des décennies de baisses de prix, une renaissance a commencé vers 2004 lorsque la réglementation est devenue moins hostile et que les prix élevés du carburant ont permis aux chemins de fer de concurrencer le transport routier», explique la société de recherche indépendante Morningstar.

En fait, il y a eu une consolidation de l'industrie qui s'est structurée autour de sept principaux acteurs qui ne se livrent plus à des guerres de prix irrationnelles. On en comptait une quarantaine en 1980. En plus des six mentionnés, il y a Burlington Northern Santa Fe (BNSF), qui a été achetée en 2009 par le conglomérat dirigé par Warren Buffett, Berkshire Hathaway.

La technologie a aussi aidé. Elle a permis d'accroître significativement la compétitivité du chemin de fer. Par exemple, le train peut déplacer une tonne de marchandises sur 500 milles avec un seul gallon de carburant. Ce qui fait en sorte que plus le prix du diesel augmente, moins le transport par camion peut concurrencer le rail.

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