L'économie américaine se soigne

Publié le 12/06/2012 à 10:23

L'économie américaine se soigne

Publié le 12/06/2012 à 10:23

BLOGUE. Pendant que toute l’attention est portée sur la situation et les problèmes en Europe, la situation s’améliore progressivement aux États-Unis.

Ainsi, tranquillement mais sûrement, l’économie américaine réduit son lourd fardeau d’endettement. Depuis la fin de la récession en juin 2009, le ratio de la dette totale par rapport au produit intérieur brut (PIB) est passé 3,73 à 3,36.

L’endettement des ménages américains est passé d’un sommet représentant 98% du PIB à 84% au plus récent trimestre. La dette des sociétés non financières est passée de 83% à 77% alors que les sociétés financières est passée de 123% à 89% du PIB.

Par contre, la dette publique (émise par le gouvernement) elle a explosé, de 56% à 89% du PIB.

Ce qui explique pourquoi la dette totale aux États-Unis a augmenté au plus faible rythme depuis le début des années 1950. Lors des 11 trimestres depuis la fin de la récession, la dette totale a progressé de 1,4% (702 milliards). Par comparaison, lors des 11 trimestres avant la récession, (soit 2005, 2006 et 2007), la dette totale avait augmenté de 28% (10 700 milliards).

Ce qui signifie que l’économie américaine se sort progressivement de son trou, trou creusé par l’usage abusif de la dette. Le gouvernement a augmenté considérablement son endettement, mais pendant ce temps, les ménages et les entreprises ont réduit presque aussi considérablement leur dette totale.

Les progrès ne sont pas spectaculaires; ils sont peu apparents en fait. On voit davantage l’impact de cette réduction de la dette sur la croissance économique, qui déçoit bien des gens.

Par contre, à long terme (ce qui pourrait bien dire 10 ans), c’est la façon la moins douloureuse de «repartir en neuf».

Il ne faut pas oublier non plus que si le désendettement nuit à la croissance, l’endettement excessif aussi.

Enfin, cette tendance au désendettement serait certainement menacée advenant une récession. C’est pourquoi tant de personnes sont nerveuses dès que les statistiques économiques sont inférieures aux attentes. Encore là, il ne faut pas se faire d’illusion. Le contexte se prête à une croissance modérée, voire lente. Ce qui est loin d’être un désastre.

En fait, les avantages sont nombreux. Une croissance de 2% du PIB est plus facile à soutenir à long terme. De plus, elle n’est pas assez forte pour allumer le feu des attentes inflationnistes. Enfin, elle permet la poursuite de la tendance au désendettement sans retomber dans les excès des cycles précédents.

L’économie américaine est sortie des soins intensifs, mais elle doit continuer ses traitements avant d’être complètement rétablie.

C’est une bonne nouvelle.

Bernard Mooney

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.