Investir avec Benjamin Graham

Publié le 28/05/2010 à 10:10

Investir avec Benjamin Graham

Publié le 28/05/2010 à 10:10

Blogue. Un ami m’a envoyé le texte d’une conférence écrite et prononcée par Benjamin Graham le 15 novembre 1963. C’était une semaine avant l’assassinat du président John F. Kennedy.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Benjamin Graham, il est l’auteur du grand classique L’investisseur intelligent et le mentor de Warren Buffett. On dit de lui qu’il est également le père de l’analyse fondamentale.

Plusieurs idées de son discours m’ont frappé. D’abord, il se questionne sur l’impact de la volatilité sans précédent des cours boursiers. Près de 50 ans plus tard, il se questionnerait encore davantage…

Il conseille aux investisseurs (et aux spéculateurs car à plusieurs reprises il fait la distinction entre les deux, chose qu’on voit rarement de nos jours) d’être prêts pour encore plus de volatilité et d’en tenir compte dans leur approche de placement.

M. Graham n’en revient pas non plus de la tendance des investisseurs à devenir optimistes aux pires moments. « Une forte hausse de la Bourse est fondamentalement un signe qu’il faut être prudent et non une raison pour être encore plus optimiste », lance-t-il.

D’autre part, il met en doute l’idée que les investisseurs puissent mieux faire que le marché dans son ensemble. La raison est simple : ils sont le marché !

« C’est possible pour une minorité d’investisseurs de battre le marché, à deux conditions », précise-t-il. D’abord, ils doivent avoir un solide processus de sélection de titres qui s’appuie sur la valeur des titres et non sur leurs fluctuations en Bourse.

La deuxième condition : ils doivent être différents de la masse. « Ils doivent se retirer du public en général et se mettre dans une catégorie spéciale. »

Pour l’ensemble des investisseurs, Ben Graham recommande une stratégie prudente basée sur la diversification. Ainsi, une personne ne devrait jamais avoir moins de 25 % de son portefeuille en actions et jamais plus de 75 %. Le reste est comblé par des obligations.

L’investisseur devrait ajuster les pourcentages en fonction de la valeur offerte par la Bourse, soit augmenter la portion actions lorsque la Bourse est déprimée et réduire après une forte appréciation.

« Après presque 50 ans d’expérience à Wall Street, j’ai réalisé que j’en sais de moins en moins concernant ce que fera la Bourse, mais de plus en plus concernant ce que les investisseurs devraient faire.»

À méditer.

Bernard Mooney

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom Ă  l'Ă©tranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier Ă  nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.