Des dirigeants qui veulent trop créer de la richesse

Publié le 30/07/2010 à 11:12

Des dirigeants qui veulent trop créer de la richesse

Publié le 30/07/2010 à 11:12

Blogue.

J’ai écrit souvent pour décrier les directions qui semblent dormir au gaz tellement elles ne sont pas préoccupées par la création de richesse pour leurs actionnaires. Il y a de nombreuses grosses sociétés américaines qui sont dans cette catégorie.

Mais il y a aussi ces dirigeants qui veulent tellement créer de la richesse et tellement vite, qu’ils mettent en péril leur entreprise.

Warner Chilcott nous en donne un exemple ce matin. Warner Chilcott est une société pharmaceutique qui a attiré mon attention lorsqu’elle a acheté la division pharma de Procter & Gamble, il y a environ un an.

Cette acquisition de trois milliards de dollars US métamorphosait la société. Et même si elle était financée en grande partie avec de la dette, la transaction faisait du sens. Warner ne payait pas cher, multipliait son importance dans le monde dans ses principaux marchés et la direction faisait du remboursement de la dette sa priorité (utilisant ses généreux fonds autogénérés).

Depuis, ses résultats sont excellents, même s’il est encore trop tôt pour conclure définitivement.

Ce matin, la direction de Warner Chilcott annonce un plan de recapitalisation comprenant le versement d’un dividende spécial de 8,50 $ US par action et l’ajout de plus de deux milliards de dollars de dette à son bilan.

Probablement que Warner peut se permettre une telle dette, si son contexte commercial ne change pas trop. Par contre, sur le plan de la saine et prudente gestion, ce n’est pas une sage décision.

Les dirigeants ne sont sûrement pas contents de la performance du titre qui n’a pris que quelques dollars en un an malgré leurs réalisations. Telle est la nature de la Bourse et ce n’est pas une raison pour mettre en péril sa solidité.

Le titre gagne environ 2 $ US ce matin, mais encore là, ce n’est pas tant que ça. Les investisseurs sont sceptiques et à juste titre.

S’il s’agissait de s’endetter pour créer de la richesse, le Québec serait très riche.

C’est la même chose à la Bourse. Le plan de Warner ne crée pas vraiment de richesse ; il crée des risques.

Bernard Mooney

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