De l'espoir du côté des dépenses en immobilisation

Publié le 24/03/2015 à 08:53

De l'espoir du côté des dépenses en immobilisation

Publié le 24/03/2015 à 08:53

Depuis les tout débuts de la reprise économique en 2009, les sociétés ont été très prudentes dans leurs investissements. Ce qui a nuit considérablement au rythme de croissance. Or, il y a des signes d’un dégel des dépenses en immobilisations aux États-Unis.

Au quatrième trimestre de 2014, ces dépenses ont crû de 15% à 166 milliards de dollars (G$) US, soit un sommet pas vu depuis cinq ans. On parle ici des investissements dans les actifs tangibles comme les usines, l’immobilier et l’informatique faits par un échantillon de 423 grandes entreprises américaines.

Si vous considérez l’ensemble de l’économie américaine, les investissements ont augmenté de 4,8% au quatrième trimestre, selon le ministère du commerce. C’est une bonne progression, mais un rythme inférieur à la croissance du troisième trimestre.

Le secteur pétrolier pourrait expliquer cette baisse de régime. En effet, il ne faut pas oublier l’impact négatif de la dégringolade des prix pétroliers qui provoque et provoquera une révision des budgets. Par exemple, selon Wolfe Research Les sociétés de cette industrie prévoient couper leurs budgets de 100 G$US cette année.

Selon les analystes de Goldman Sachs, les sociétés du S&P 500 actives dans le secteur de l’énergie couperont leurs investissements de 25% sur une base planétaire.

Malgré cela les perspectives sont bonnes. Les analystes financiers de la firme de recherche Citi ont par exemple sondé toutes les entreprises qu’ils suivent. Ils arrivent à une hausse de 5% des budgets de 2015 pour les dépenses en investissements, si on exclut les sociétés financières et énergétiques.

Les meilleurs secteurs devraient être les sociétés du secteur de la consommation discrétionnaire et de la technologie dont les budgets ont été augmentés respectivement de 10% et 9%. Les sociétés industrielles ont vu leur budget augmenter en moyenne de 7%.

Ce sont des chiffres réjouissants car les entreprises ont surtout cherché à améliorer leurs marges bénéficiaires et à générer le plus d’argent possible pour leurs actionnaires depuis six ans. D’un côté, la crise financière a ralenti les ardeurs et le climat d’incertitude n’était pas propice aux projets de développement.

De plus, la faible croissance des revenus, reflet d’une demande relativement anémique, n’incitait pas non plus les dirigeants à ouvrir des budgets pour des dépenses en capital.

Par contre, il y a des limites à ce que des usines peuvent produire et comme nous, les équipements vieillissent.

Il ne faut pas se leurrer toutefois. L’impact pétrolier se fera sentir aux États-Unis car ce secteur vivait un puissant boom. Entre 2009 et 2014, 70% des investissements industriels provenaient du capital dépensé dans les structures et équipements utilisés pour l’exploration pétrolière.

Ce qui sera charcuté dans les prochains mois en raison de la forte baisse des prix du pétrole. Encore là, il y a un impact négatif direct et aussi un impact positif à plus long terme. Les deux sont assez difficiles à mesurer, on s’entend, mais le deuxième serait supérieur.

Selon les économistes de JP Morgan, la baisse des investissements dans le secteur pétrolier devrait retrancher 0,1% à la croissance de l’économie américaine cette année alors que ce qu’on appelle le dividende pétrolier, soit l’impact positif pour le consommateur qui économise en raison de la baisse des prix, ajouterait 1% cette année au PIB.

Cela donne une idée réaliste de l’impact sur l’économie. Il y a donc de bonnes chances que les autres secteurs compensent pour le repli du secteur pétrolier.

Bernard Mooney

 

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