Il n'y a pas que M. Buffett qui se soit entêté avec de supposées aubaines. Les exemples sont nombreux et tellement éloquents. J'en mentionnerai seulement quelques-uns, comme celui de Bill Nygren, célèbre gestionnaire, qui a investi plus de 15 % de son fonds dans la financière Washington Mutual, principalement parce que le titre se négociait à 7 ou 8 fois les bénéfices. C'était en 2007 et 2008, avant que la société ne soit rachetée, pour la sauver de la faillite. Cette erreur de M. Nygren a failli lui coûter sa carrière.
Bill Miller, à la tête du fonds Legg Mason Value Trust, a acheté 32 millions d'actions d'Eastman Kodak en 2000 et 2001 et les a gardées jusqu'en 2011. Il a perdu plus de 500 M $ US en regardant son «aubaine» se diriger lentement mais sûrement vers la banqueroute.
Enfin, Mason Hawkins, fondateur des fonds Longleaf, a acheté 44 millions d'actions de General Motors, à partir de 1999, lorsque le titre se vendait à environ 41 $ US. Pourtant, le déclin de ce constructeur automobile depuis les années 1960 était on ne peut plus évident. M. Hawkins a conservé ses actions jusqu'en 2008, quand il les a vendues à environ 12 $ US chacune...
Les aubaines ou le long terme, pas les deux !
Ce sont des investisseurs brillants (c'est peut-être là une partie du problème), et malgré leur expérience, ils sont pratiquement incapables de résister au piège que représente l'achat d'une société médiocre parce qu'elle se vend à prix supposément réduit.