Bon exemple de demande refoulée

Publié le 11/11/2010 à 14:04

Bon exemple de demande refoulée

Publié le 11/11/2010 à 14:04

Blogue. Il y a deux semaines, dans ma chronique, j’ai mentionné que des industries américaines comme l’immobilier résidentiel et la fabrication d’autos seraient aidées dans les prochaines années en raison du phénomène de la demande refoulée («pent-up demand»).

Pour ceux qui ont des problèmes à saisir l’impact d’un tel phénomène, vous en avez une belle démonstration actuellement dans le secteur de la vente au détail de pièces autos. Depuis quelques trimestres, les leaders de cette industrie aux Etats-Unis ont des résultats exceptionnels.

Ce matin par exemple, Advance Auto Parts a annoncé des ventes comparables en hausse de 9,9 % à son troisième trimestre. Il y a quelques semaines, O’Reilly Auto Parts avait publié des résultats encore meilleurs avec des ventes comparables en hausse de plus de 11 %.

Cette performance jure avec le contexte général des ventes au détail aux États-Unis. Pour la comprendre, il faut revenir au contexte d’avant la crise. En 2007-08, alors que les Etats-Unis étaient déjà en récession, la hausse des prix pétroliers avait affecté les ventes de pièces d’autos de plusieurs façons.

D’abord, le consommateur dépensant de plus en plus d’argent uniquement à faire le plein en avait moins pour prendre soin de son char. Autant que possible, il remettait à plus tard ses réparations. De plus, il utilisait moins son véhicule, parce qu’il voulait moins dépenser. Ce qui signifie moins d’usure et moins de besoin de réparations.

On s’entend que cela ne peut que durer un certain temps. Deux ans plus tard, le prix de l’essence a baissé (2,86$US le gallon actuellement contre un sommet de près de 4$US en 2008), l’économie a commencé à se relever et les autos sont deux ans plus vieilles…

Résultat : le propriétaire de véhicules a recommencé à dépenser pour les entretenir convenablement. D’autant plus que l’économie étant encore loin de rouler à son maximum, il est plus facile de maintenir sa vieille auto que d’en acheter une nouvelle.

Ainsi, autant la demande a été réprimée il y a deux ans qu’elle se déploie actuellement. Et c’est pourquoi les détaillants de pièces d’autos comme O’Reilly et Advance font des affaires d’or sans oublier le fait que la fermeture de plusieurs concessionnaires GM a réduit la compétition.

Bernard Mooney

 

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