Heureuse en affaires, malheureuse en amour?

Publié le 28/03/2019 à 13:53

Heureuse en affaires, malheureuse en amour?

Publié le 28/03/2019 à 13:53

Une scène de la série télévisée Sex and the city.

Une scène de la série télévisée Sex and the city. (Photo: Getty)

BLOGUE INVITÉ. Depuis que je suis devenue une entrepreneure, j’ai un questionnement qui me trotte dans la tête et qui ne m’a pas encore amenée au bout de mes réflexions. Le 14 février dernier, jour de la St-Valentin, j’ai même vu le sujet circuler timidement sur les réseaux sociaux. Est-ce que les femmes qui ont du succès en affaires seraient condamnées à en avoir beaucoup moins en amour?

Ça me rappelle un épisode de Sex and the City, l’une des séries télévisées qui a figuré parmi les plus populaires aux États-Unis. La comédie romantique raconte les aventures amoureuses de Carrie Bradshaw, une chroniqueuse bien en vue, et celles de ses trois meilleures amies. L’une d’entre elles, Miranda, est une brillante avocate associée dans un prestigieux bureau de New York. Ayant cumulé plusieurs échecs à la suite de séances de «speed dating», cette femme d’affaires célibataire décide de répéter l’expérience mais en cachant, cette fois-là, sa situation professionnelle. Comme par magie, elle voit finalement apparaître bon nombre d’hommes intéressés sur sa liste de prétendants potentiels. Reste à découvrir s’ils sont intéressants...

Fiction ou réalité? 

Même si cet épisode est tiré d’une série de fiction, peut-on y voir là un certain lien avec la réalité? Est-ce qu’une femme doit cacher son succès pour éviter de faire peur à l’amour? En tous cas, les auteurs de Sex and the City n’ont pas choisi de faire vivre une telle mise en scène à Mr. Big, le personnage masculin principal de la série télévisée qui incarne un homme d’affaires prospère et à succès...

J’ai demandé à Danièle Parent, une entremetteuse traditionnelle bien connue à Montréal, ce que les hommes et les femmes célibataires recherchent exactement. «C’est parfois compliqué... mais j’aime relever les défis!», m’a répondu cette auteure de six livres sur les relations humaines avec un sourire dans la voix. Dès le début de notre entretien, elle a fait un lien intéressant entre les chasseurs de tête et les chasseurs de cœur. Les premiers viennent au secours du marché du travail tandis que les autres, à celui de l’amour, mais tous les deux partagent une mission commune: trouver le bon candidat!

«Les choses changent, les femmes s’assument de plus en plus et ça nous plonge dans une réalité toute nouvelle...», m’a expliqué cette consultante qui vient tout juste de lancer son compte Instagram sous le nom the_elegant_matchmaker. Il faut souligner que ses propos sont cohérents avec le fait que depuis plusieurs années, on retrouve beaucoup plus de femmes que d’hommes parmi les diplômés universitaires. Elles occupent maintenant couramment des postes stratégiques de direction. On voit aussi de plus en plus de femmes œuvrer dans des métiers non-traditionnels.

Ce qui apporte aussi un autre degré de difficultés, c’est que la majorité des gens ont parfois de la misère à faire la différence entre la liste de leurs désirs et celle de leurs besoins. Selon l’experte, cela peut jouer bien des tours à l’amour. Tellement vrai, et en affaires aussi! Combien de fois, je suis passée à côté d’un bon candidat à embaucher parce que je recherchais une personne qui allait correspondre qu’à une liste de compétences, sans m’intéresser à celle des valeurs.

Mais l’un des points tournants, c’est que lorsqu’on se retrouve dans un marché qui est en changement et en pleine évolution, comme celui du travail ou du célibat par exemple, le concept de l’offre et de la demande subit automatiquement une transformation. Il faut alors que les esprits soient ouverts à accueillir de nouvelles possibilités. Et comme me l’expliquait la chasseuse de coeur, lorsqu’il y en a certains qui ont besoin d’un petit coup de mains, elle peut même aller jusqu’à utiliser des moyens détournés afin de provoquer une rencontre au grand bonheur de certaines âmes soeurs. Ça m’a rappelé la fois où un chasseur de tête m’avait contactée pour me demander si je connaissais quelqu’un dans mon réseau qui pourrait être intéressé par une offre d’emploi pour un poste de direction. En discutant avec lui, je m’étais rendue compte qu’il avait tout simplement utilisé une stratégie pour me parler afin de valider si je pouvais avoir de l’intérêt pour le poste en question.

Ça ne change pas le monde sauf que…

Alors revenons à la question de départ. Est-ce que les femmes qui ont du succès en affaires et dans leur vie professionnelle seraient condamnées à en avoir beaucoup moins en amour? Je n’ai pas trouvé de réponse exacte. Mais chose certaine, je connais bon nombre de femmes carriéristes et d’entrepreneures de ma génération qui sont célibataires.

Est-ce qu’une femme doit alors cacher son succès pour éviter de faire peur à l’amour? Réponse: Absolument pas! Il ne faut jamais étouffer qui on est réellement. En affaires comme en amour, l’attitude, le courage, la communication, l’honnêteté, la fiabilité et l'authenticité sont des armes de séduction redoutables qui peuvent changer le monde, une relation à la fois.

À propos de ce blogue

«Je suis devenue une entrepreneure le jour de mon congédiement. L’instinct de survie, mon audace et mes paiements à la fin du mois ont figuré parmi mes plus grands actifs. Depuis, j’encourage les gens à aller au bout de leurs rêves et de leurs ambitions à titre de productrice et animatrice télé, conférencière, chroniqueuse et cofondatrice du mouvement Adopte inc. qui vient en aide à la relève entrepreneuriale. Et maintenant, à titre de blogueuse!» Anne Marcotte est cofondatrice du mouvement Adopte Inc et productrice du Groupe Vivemtia inc.

Anne Marcotte