La philanthropie est devenue un outil de marketing pour les entreprises

Publié le 16/10/2014 à 20:42

La philanthropie est devenue un outil de marketing pour les entreprises

Publié le 16/10/2014 à 20:42

La philanthropie est devenue un outil de marketing pour les entreprises

Cette question intéressante a été débattue récemment par un groupe de panélistes lors d’une conférence organisée par l’association des professionnels en philanthropie (AFP), qui a eu lieu à l’hôpital général juif. M. Guzzo (cinéma Guzzo) et madame Lachance (Bell) représentaient le milieu corporatif alors que M. Bick (Fondation de l’hôpital général juif) et madame Nahmiash (Fondation de l’hôpital de Montréal pour enfants) représentaient le milieu philanthropique. La conférence a été modérée par madame Esther Bégin.

Conclusion des panélistes

Une zone grise semble encore présente et tout cela dépend de chaque entreprise.

Selon M. Guzzo, il ne faut pas s’en cacher, la philanthropie via le don est un levier pour son entreprise. C’est une autre manière de faire de la mise en marché et de développer son image corporative. Le choix de la cause peut même être secondaire, le but est de rejoindre la clientèle cible. Intervention très intéressante et très transparente de sa part. Bien que cette approche puisse dévier quelque peu du motif de faire un don, soit de donner sans attente en retour, on ne peut nier le grand apport de Guzzo à la société en tant qu’entreprise.

Chez Bell, les propos sont un peu plus nuancés. Madame Lachance évoque que Bell ne veut pas toujours se faire voir via son implication. Par exemple, dans leur entreprise, ils encouragent leurs employés à faire du bénévolat sans rien attendre en retour. De plus, leur attente de reconnaissance varie beaucoup selon le montant donné.

La réponse de M. Brick et de madame Nahmiash a été fort intéressante. Tous les deux s’entendaient pour dire que le budget pour les commandites et pour les dons devrait être distinct pour chacune des entreprises. Il ne faut pas mélanger les choses. D’ailleurs c’est ainsi que c’est traité au sein de leur fondation respective. Un cadre est présent et il est respecté. Cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas montrer de l’ouverture par rapport à la reconnaissance qu’ils offrent aux donateurs. Ils sont bien conscients que les entreprises veulent avoir une approche personnalisée.

Une intervention a été faite par madame Nahmiash par rapport à la transparence des entreprises. Nous le savons, les fondations sont souvent sous la loupe, leurs frais de gestion sont scrutés dans les moindres détails. Selon elle, les entreprises devraient faire de même par rapport à leur campagne corporative où l’on invite le public à contribuer à une cause via l’achat de produits (Ex : essence, produits laitiers…). À l’annonce des montants, les entreprises devraient dire combien d’argent est remis par l’entreprise et combien d’argent a été amassé par le grand public.

Selon moi, il faut absolument faire la différence entre le don et la commandite, ce n’est pas du tout la même chose. Les entreprises doivent être conscientes qu’elles ne peuvent pas tout avoir : le retour d’impôt associé aux dons et la visibilité qu’une commandite pourrait leur donner. Si les entreprises veulent de la visibilité, alors la commandite est la solution idéale. Par contre, si elles veulent appuyer une cause et faire la différence dans leur milieu, alors qu’elles le fassent via le don. L’important pour ces dernières c’est de poser le geste sans attente.

Retour sur ma dernière publication

Vous avez été nombreux à partager ma dernière publication via les réseaux sociaux, merci pour votre intérêt et pour vos commentaires. À la demande de quelques lecteurs, pour ceux qui sont moins familiers avec la philanthropie, je vous propose de vous rendre sur le site de Imagine Canada et prendre connaissance des informations suivantes en cliquant ICI

 

 

À propos de ce blogue

Alexandre Raymond est associé au sein de la firme Raymond Recherche de cadres où il est le responsable de la pratique en recrutement pour le secteur philanthropique. Diplômé en relations industrielles et en gestion philanthropique de l’Université de Montréal, Alexandre est un membre actif au sein de la communauté, notamment en siégeant au sein de différents conseils d’administration d’organismes sans but lucratif.