L'avenir de la philanthropie passe par le partenariat

Publié le 25/12/2014 à 09:34

L'avenir de la philanthropie passe par le partenariat

Publié le 25/12/2014 à 09:34

Alexandre Raymond, Associé chez Raymond recherche de cadres et Ted Garrard, Président et CEO de la Fondation Sickkids.

Ça vous surprend? C’est possible, selon vous, que différentes fondations puissent joindre leur force pour rejoindre un plus grand nombre de donateurs?

Et bien c’est le constat que j’ai pu faire suite à un entretien que j’ai eu avec Ted Garrard qui est le Président et CEO de la Fondation SickKids à Toronto. Reconnu à travers le Canada pour sa fine connaissance de la philanthropie et de la collecte de fonds, Ted occupe le poste à la fondation depuis maintenant 5 ans. La Fondation SickKids amasse à chaque année 110 millions de dollars venant de 262 000 donateurs. Cela représente le deuxième plus gros bassin de donateurs d’une fondation hospitalière en Amérique du Nord.

Selon Ted, plusieurs défis sont à venir pour les fondations et pour la collecte de fonds. Celles qui seront le plus en mesure de s’adapter pourront sortir «gagnante», mais les autres devront se questionner pour la suite des choses, peut-être même pour leur existence.

Voici quelques constats :

- Il y aura des «transferts» d’argent importants qui se feront en raison du vieillissement des baby boomers;

- La compétition ne cesse de s'accroître, que ce soit par la création de nouvelles fondations ou par les multiples approches qui sont faites (tout le monde courtise les mêmes dollars);

- Il y a un profond désir des donateurs de «contrôler» leurs dons, de le désigner;

- Il y a un défi de rétention des membres du conseil d’administration et des ressources humaines au sein de l’organisation.

Des solutions? Le partenariat!

Des solutions, Ted en a, mais celle qui a retenu le plus mon attention fut certainement cette idée du partenariat. Inhabituelle au Québec? Contre nature? Peur de ne pas y trouver son compte? Plusieurs questions émergent de ce constat, mais pour Ted, c’est clair, l’avenir de la collecte de fonds et des fondations passent par cette avenue.

C’est ce qu’il développe ici depuis maintenant plusieurs années et... ça fonctionne. En fait, les donateurs aiment ce type d’alliance, ça leur permet de combiner plusieurs intérêts et de trouver leur compte. Je vous propose un exemple: une université – une fondation issue du domaine de la santé – la Fondation SickKids, voici une des dernières alliances qui a été faite dans la région de Toronto.

Inutile de dire que c’est rafraîchissant à entendre! Des règles de gouvernance claires, un branding adapté, des gens engagés, voilà quelques éléments qui piquent la curiosité des donateurs et qui amènent des techniques de collecte de fonds ailleurs, remportant un succès hors pair.

Pourquoi pas au Québec?

La question, je me la pose, et je vous avoue que j’ai bien hâte de voir une première tentative! Rêvons un peu, voici un exemple : une fondation reliée aux arts, avec une fondation de la santé et une fondation en éducation, comment trouvez-vous ça? Une fondation du domaine du sport, une fondation en coopération internationale et une fondation en persévérance scolaire. Ça vous donne des idées?

Alors pour la prochaine année, pouvons-nous faire le souhait d’être créatif, d’oser et de repousser les limites? Pourquoi pas! Sur ce, je vous souhaite un joyeux temps des fêtes!