Voici trois gestes à poser par le CRTC pour régler le cas du sans-fil canadien

Publié le 24/10/2018 à 06:30

Voici trois gestes à poser par le CRTC pour régler le cas du sans-fil canadien

Publié le 24/10/2018 à 06:30

 Ouvrir le marché… virtuellement

Pour plein de raisons qui relèvent du ministère d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada, le marché des télécommunications canadien est hors d’atteinte pour les investisseurs étrangers. Ça n’empêche pas les grands voyageurs de devenir clients de certains fournisseurs américains ou européens lors d’un passage en France ou aux États-Unis, afin de profiter d’un forfait international à moindre coût.

Free, dans l’Hexagone, ou FreedomPop, chez nos voisins du sud, sont des fournisseurs qui proposent des forfaits mobiles très abordables, voire même, coûtant carrément zéro dollar par mois.

Mais il faut être sur place pour au moins activer ces forfaits.

C’est donc une concurrence négligeable pour les joueurs canadiens. Et malheureusement pour le consommateur, c’est la concurrence qui fait baisser les prix, dans ce marché. Quand Vidéotron a fait son entrée dans le sans-fil, il s’est positionné en bas de l’échelle, et ça a immédiatement fait baisser les prix partout dans l’industrie.

On compte déjà quelques concurrents virtuels comme Koodo et Virgin Mobile, mais ils sont directement affiliés avec les grands fournisseurs.

Comme du côté de l’Internet résidentiel (ou en tout cas, filaire), le CRTC pourrait demander aux entreprises qui opèrent les antennes et les réseaux sans fil actuels de laisser plus de place à des nouveaux venus qui emprunteraient leurs ondes et revendraient leur bande passante sous forme de forfaits spécialisés à prix avantageux.

La formule existe déjà ailleurs dans le monde. Aux États-Unis, AT&T et Verizon le font. En fait, Rogers, Telus, Bell et Vidéotron ont des ententes de partage entre eux. Pourquoi ne pas ajouter des joueurs à l’équation?

Mine de rien, avec son nouvel iPhone à deux cartes SIM (une vraie, une autre «électronique» appelée eSIM), Apple ouvre aussi le marché de cette façon. Quand on active une connexion LTE sur un iPad sans carte SIM, on voit apparaître des fournisseurs virtuels (mais étrangers) qui proposent des forfaits mobiles sur mesure (mais qui ne sont pas vraiment abordables, par contre).

Avec l’appui du fédéral, le CRTC aurait la capacité et l’autorité d’ouvrir le marché à de nouveaux réseaux virtuels et ainsi de stimuler la concurrence. Tout le monde en profitera, même les fournisseurs actuellement en place, qui pourront vendre une partie de leur bande passante en gros, et ainsi amortir l’investissement requis pour l’améliorer sans cesse.

Une bonne idée pour financer l’arrivée imminente des réseaux 5G qui vont coûter cher. Un bon moyen pour permettre aux consommateurs de payer moins cher. En somme, une situation dont tout le monde sortirait gagnant.

Sans attrape.

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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