Voici pourquoi 2017 sera une année de renaissance pour ces technologies

Publié le 28/12/2016 à 14:01

Voici pourquoi 2017 sera une année de renaissance pour ces technologies

Publié le 28/12/2016 à 14:01

La réalité augmentée sauvera-t-elle la réalité virtuelle? (Photo: Microsoft)

On les avait oubliées, mais ces technologies effectueront un retour en force en 2017. Et feront oublier les faux pas de 2016…

La réalité virtuelle ne décolle pas. Les montres, bracelets et autres objets connectés ne remplissent pas leurs promesses. Les voitures autonomes sont plus dangereuses qu’autre chose. Et pourtant, aussi tôt que la semaine prochaine, on va (ré)entendre parler de tout ça jusqu’à plus soif, puisque le Consumer Electronics Show (CES), grand-messe annuelle de l’électronique, réunira la plupart des gros joueurs de l’industrie à Las Vegas afin de nous convaincre que tout ça, c’est le futur.

Pourtant, rien n’est plus faux.

Réalité? Quelle réalité?

Commençons par la réalité virtuelle, un des faits saillants de 2016. Grâce à des nouveaux produits mis en marché par Oculus (enfin!), Sony et Google, on en a parlé à nouveau cet automne. Et nul doute qu’on verra des nouveautés dévoilées dès la semaine prochaine. Après tout, la prochaine mouture de Windows 10, accessible au grand public avant l’été, fera la part belle aux casques de réalité virtuelle bon marché.

Vu les chiffres de vente de la première génération de produits, il est somme toute assez raisonnable de s’attendre à ce que ces nouveaux produits suscitent la curiosité, mais très peu d’intérêt concret, du côté des consommateurs. Un (autre) échec anticipé?

La raison est simple : la technologie est confinée aux seuls jeux vidéo. Et même là, des jeux qui offrent très peu, en matière de valeur ajoutée, pour la surprime demandée.

De toute façon, à ce jour, aucun gadget qui se porte devant les yeux n’a su percer le stade de l’expérimentation. Pas que dans la réalité virtuelle. On peut imaginer que les Spectacles de Snapchat, après un buzz marketing généré artificiellement via une campagne promotionnelle originale, finiront dans le même tiroir que les Google Glass.

Reste à voir si la réalité augmentée, elle, comblera les lacunes de la réalité virtuelle. La différence? Elle ne coupe pas l’utilisateur de son environnement. Tout le contraire : elle superpose des données informatiques à ses sens. On l’associe essentiellement à la vision, mais elle existe déjà sous forme tactile (les vibrations d’un téléphone intelligent ou d’un bracelet connecté), ou sous forme sonore (les assistants vocaux comme Cortana ou Siri).

Autrement dit, la réalité augmentée se fond déjà dans le décor. Contrairement à la réalité virtuelle, elle n’a besoin que de s’améliorer, sans rien révolutionner, en adoptant une interface visuelle pas trop gênante, par exemple, afin de prendre son véritable essor.

L’Internet obscur des objets

À ce jour, les seules personnes qui ont véritablement su profiter de l’émergence de millions d’objets connectés à internet sont les pirates informatiques. Ils ont exploité une sécurité mal ficelée pour mobiliser une armée de petits robots plutôt bêtes, mais dont le poids du nombre a fait flancher plus d’un site web, ces derniers mois.

Ce phénomène ne s’arrêtera pas en 2016.

Les appareils connectés sont d’ailleurs loin d’offrir un bénéfice tangible à leurs utilisateurs. Les montres connectées sont trop timides pour fonctionner sans un téléphone intelligent à proximité. Les ampoules WiFi ne font pas beaucoup plus que s’allumer et s’éteindre selon un horaire établi, chose qu’on faisait déjà il y a 50 ans à l’aide d’un simple minuteur. Les caméras WiFi surveillant les pièces de la maison font surtout craindre d’être épiés par des internautes aux intentions malveillantes…

Bref, là encore, ils sont nombreux les acheteurs à se demander pourquoi débourser 100 $ pour une vulgaire ampoule…

Où s’en va l’internet des objets, donc? Sous sa forme actuelle, nulle part.

En revanche, les adeptes du «big data» voient un potentiel énorme dans ce créneau. Après tout, ces appareils ont la particularité de «numériser» des actions précises : activité physique, chauffage, éclairage, conduite automobile…

Les sociétés énergétiques, les assureurs, les banques, les hôpitaux, bref, de grandes entreprises privées et publiques pourraient bénéficier de ces données pour améliorer leur service. Ces institutions qui desservent un bassin important d’utilisateurs, clients, patients, abonnés ou autres, apprendraient à mieux connaître leur marché.

Évidemment, tirer un portrait fidèle de sa clientèle demande quelques efforts. Les sondeurs vous le diront : un groupe témoin pris au hasard n’est pas représentatif d’une population totale. En d’autres mots, les objets connectés n’auront d’utilité réelle que lorsqu’ils permettront de tirer des conclusions à grande échelle sur des phénomènes particuliers.

Bref, quand les adeptes des données massives et de la statistique s’assoiront à la même table, dans le but précis de faire fonctionner un tel système, pourra-t-on parler de l’émergence d’un internet des objets.

On en parlait dans un billet récent, ça va bouger dans le secteur de l’énergie, en 2017. L’industrie automobile aussi prend peu à peu connaissance de ce phénomène.

Il le faut. Car sinon, des frigos à connexion WiFi, ce ne sont que des gadgets.

La voiture pas si autonome que ça

Au début 2016, on a appris que la voiture autonome, comme l’être humain d’ailleurs, sera le fruit d’une évolution accélérée, lui conférant une intelligence suffisante pour prendre conscience d’elle-même et de son environnement immédiat. Cette évolution est découpée en cinq phases. La cinquième, attendue vers 2021, est celle où les commandes manuelles sont éliminées de l’habitacle (le système Autopilot de Tesla en est à l’étape 2).

Les ratées des premiers essais ont toutefois refroidi les ardeurs. Et ont rappelé à plusieurs que d’autres technologies devront être mises en place avant que le conducteur devienne superflu. À commencer par un système de communication de véhicule à véhicule (V2V) partageant de l’information sur les conditions routières ailleurs sur le réseau.

À mi-décembre, le département américain du Transport a publié un projet de loi obligeant les fabricants à équiper 50 % de leurs véhicules neufs d’une technologie V2V dès 2018, puis, tous leurs véhicules neufs à partir de 2020. Certains fabricants ont confirmé que la technologie V2V sera sur la route dès 2017.

Dix fois par seconde, ces véhicules partageront entre eux leur localisation, leur direction et leur vitesse, notamment. La portée de la technologie (sans fil) est de 900 mètres, mais le réseau s’étendra à la grandeur des véhicules pouvant communiquer entre eux.

Avec cette information, les systèmes de navigation à bord de la voiture s’ajusteront afin d’éviter les bouchons et les accidents. Ils pourraient aussi anticiper des collisions en interprétant le comportement des autres véhicules environnants.

À terme, on vise non seulement à décongestionner les zones urbaines, mais aussi à réduire, voire éliminer les accidents de la route. C’est ambitieux, mais c’est plus réaliste que de créer une voiture entièrement autonome. Évidemment, les deux sont complémentaires, mais la technologie V2V fait moins peur que celle exigeant de laisser une tonne et demie d’acier prendre des décisions avec, à son bord, tous les membres de notre famille…

Avouez que 2017 s’annonce comme étant une année plus excitante que 2016!

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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