Qui Apple tente de séduire avec macOS Mojave?

Publié le 26/06/2018 à 13:39

Qui Apple tente de séduire avec macOS Mojave?

Publié le 26/06/2018 à 13:39

Au début du mois de juin, Apple a procédé à sa traditionnelle présentation des nouveautés logicielles qui animeront ses produits d’ici l’automne. Au courant du weekend, la version publique de la bêta d’iOS et de tvOS ont été mises en ligne par Cupertino, et macOS 10.14, alias Mojave, vient tout juste de s’ajouter à la liste.

Votre obligé a eu droit à un avant-goût ces derniers jours. Pour vous éviter des soucis, voici nos premières impressions.

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Évidemment, les nouveautés visuelles sont celles qui font le plus jaser. Celles-ci tiennent sur trois axes : le bureau, désormais livré avec un mode sombre et un fond d’écran dynamique suivant l’évolution du soleil sur une dune de sable du désert de Mojave (d’où le nom…), l’intégration d’applications tirées du iPhone (en principe, News, Bourse et Home, mais pas nécessairement dans cet ordre, ni même au complet, chez nous du moins), et un App Store revampé pour être un peu plus, disons, accueillant.

À cela, on peut ajouter le mode plus ou moins privé du fureteur Safari, les appels vidéo de groupe sur Facetime, et une flopée de petites révisions logicielles qui compliquent encore un peu plus l’ouverture de logiciels qui n’ont pas reçu l’approbation d’Apple.

Ironiquement, Apple et Microsoft appuient sur les mêmes boutons pour faire progresser leur système informatique respectif, et même si le résultat diffère, les similitudes sont étonnantes.

Un Bureau dynamique inspiré du iPhone

Je ne sais pas vous, mais pour moi, le principal défi du virtuel est à peu près le même que celui du réel : garder un bureau ordonné, avec documents, photos et autres menus objets n’est pas toujours simple.

On dit qu’un bureau désordonné est signe d’intelligence. Apple n’a apparemment pas reçu le mémo, proposant un outil permettant d’empiler ses documents en marge de son fond d’écran. L’idée : dégager l’espace pour exhiber une dune sablonneuse donnant son nom à cette version de macOS, dune dont les couleurs évoluent au fil du jour, d’ailleurs. C’est amusant, et ça ne marche qu’en mode clair.

En mode sombre, l’autre grande nouveauté logicielle de macOS, ce mode dynamique est limité à la version nocturne de la dune. Ça ne bouge pas beaucoup.

Ce mode semble avoir été conçu en pensant aux créateurs de logiciels et de contenu multimédia, dont les outils (pensez seulement à Photoshop) adoptent déjà cette apparence gris-foncé-tirant-sur-le-noir. Maintenant, c’est tout le système qui porte la robe noire. À l’exception de quelques logiciels qui ont la couenne dure, en matière d’intégration des codes de couleur du système.

Concrètement, les deux nouveautés qui valent la peine, ici, sont celles liées au iPhone et au iPad : la première permet d’échanger des photos ou la numérisation d’un document directement de la caméra d’un de ces appareils mobiles, via un menu contextuel toujours au bout de la souris. Hourra.

La deuxième est la saisie d’écran et la retouche d’images à même les aperçus (incluant les vidéos), ce qui accélère leur recadrage et leur intégration dans d’autres applications (dans un billet sur Facebook, dans une présentation en diaporama, etc.).

Vers un Macbook à écran tactile?

Tant du côté de Windows que de macOS, on assiste à un repli des plateformes sur des écosystèmes de plus en plus fermés. L’argument : protéger les utilisateurs de logiciels malveillants. La réalité : en regroupant les logiciels vendus dans des boutiques virtuelles exclusives, on peut du même coup empocher une partie de leur prix d’achat.

Peu importe, le résultat est qu’on a un accès simplifié aux logiciels dont on a besoin pour faire du boulot ou pour se divertir. En échange, on perd un peu plus la liberté de télécharger et d’installer certains outils logiciels soit plus âgés, soit moins connus.

Apple, on le sent, veut rapprocher ses plateformes logicielles le plus possible, et intègre les outils pour migrer des applications iOS vers macOS. Il donne quelques-unes de ses créations en exemple. Apple News ne figure pas au menu canadien, toutefois. Le gestionnaire d’appareils connectés Home fait le saut, tout comme l’enregistreur vocal, qui ont une certaine utilité, même si elle est limitée.

Home nécessite un iPad ou un Apple TV dans la maison pour le contrôle à distance des lumières, stores, serrures et caméras en WiFi. Un Mac ne suffit pas.

Au début du mois, Apple a clairement statué qu’il n’y aura jamais de fusion logicielle entre ses Mac et ses iPhone. En revanche, la porte n’a pas été fermée pour un éventuel MacBook, ou même un iMac, à écran tactile. Les outils importés d’iOS pointeraient-ils dans cette direction?

L’essentiel est invisible…

D’un point de vue grand public, le principal attrait de macOS Mojave est invisible, et à moins d’un changement dans les habitudes de plusieurs propriétaires d’un Mac, passera complètement dans le vide. Il s’agit d’une série de mesures mises en place pour «anonymiser» encore un peu plus la navigation web, et empêcher les réseaux publicitaires plutôt sophistiqués de vous suivre à la trace.

Pour en profiter, il faut utiliser Safari. Pas Chrome, ni Firefox. Donc, plutôt que d’opter pour le bloqueur publicitaire du premier, ou le VPN intégré du second, Apple pense que vous préférerez sa formule plus transparente, surtout qu’elle n’empêchera pas les sites «légitimes» de récupérer les revenus générés par votre visite sur leurs pages, provenant d’une source publicitaire plus traditionnelle.

On ne va se le cacher : les publicités invasives ne sont pas un problème sur des sites médias comme celui du journal Les Affaires, Radio-Canada ou le Globe and Mail. Ça l’est davantage sur des sites proposant de visionner la Coupe du Monde en contournant les diffuseurs officiels…

Une bêta encore fragile

Il y a de l’esthétique et de la mécanique sous le capot de macOS Mojave, une évolution en douceur du système des Mac d’Apple qui ne permet pas de prédire avec assurance quel matériel nous préparent les designers de Cupertino pour l’automne. Comme toujours, les rumeurs circulent, cela dit. Et en théorie, les Mac déjà en marché qui pourront accueillir cette mise à niveau sont tout au plus âgés de 5 ans (7 dans le cas de certains Mac Pro).

Apple vient d’ouvrir sa bêta au grand public, et déjà, les blogues spécialisés s’interrogent à savoir s’il vaut la peine de l’installer. Aucune urgence en ce moment, si vous voulez notre avis. Plusieurs applications sont instables (incluant Mail et Messages), d’autres ne fonctionnent carrément pas (incluant Tweetdeck), et dans le cas du MacBook Pro sur lequel on essaie le logiciel, il provoque des redémarrages «inopinés» assez fréquents.

Bref, la bêta actuelle est un bel aperçu, mais encore un peu fragile, de ce que sera macOS à la fin de l’été. Reste à voir quels nouveaux Mac seront introduits pour lui donner tout son lustre…

Pour les intéressés, la bêta de macOS Mojave se trouve ici : beta.apple.com

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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