La montréalaise Mnubo reçoit 16,5M$ pour aider les PME à adopter l'intelligence artificielle

Publié le 29/03/2018 à 08:40

La montréalaise Mnubo reçoit 16,5M$ pour aider les PME à adopter l'intelligence artificielle

Publié le 29/03/2018 à 08:40

Une partie de l'équipe montréalaise de Mnubo. (Photo:Mnubo)

Nul n’est prophète en son pays, dit l’adage. Ça s’applique particulièrement bien à la jeune pousse montréalaise Mnubo, qui connait du succès tant en Europe qu’au Japon, mais qui reste méconnue au Québec. Fondée en 2012, «avant qu’on parle de notre technologie comme de l’intelligence artificielle», comme le dit son président et directeur général, Frédéric Bastien, Mnubo a pourtant développé des outils qui pourraient aider les PME manufacturières d’ici à mieux performer.

Avec la ronde de financement de 16,5 millions de dollars que l’entreprise annonce ce matin, c’est précisément le message qu’elle compte lancer. «Je suis content qu’on puisse compter sur Investissement Québec et le Fonds de solidarité de la FTQ parmi les investisseurs de cette ronde», explique M. Bastien, à Les Affaires. «IQ est bien connectée dans le Québec inc., et ça nous permettra de collaborer rapidement avec d’autres entreprises d’ici qui souhaiteront moderniser leurs opérations.»

Prédire les bris mécaniques en usine

Ses algorithmes prédictifs de panne d’équipement, associés au phénomène de l’Internet des objets, a surtout intéressé le HSB Group, filiale de la société allemande Munich Re, un assureur qui se spécialise dans l’équipement manufacturier. Les réclamations des clients de cet important assureur européen portent généralement sur du matériel qui brise, qui tombe en panne, ou qui ne livre pas la marchandise comme prévu.

Mnubo ayant développé des outils permettant de prévenir, plutôt que de guérir, précisément dans ce secteur, on voit immédiatement la synergie qui risque de s’installer entre les deux partenaires à court terme.

Ça ouvre donc les portes d’un tout nouveau marché pour Mnubo, qui génère la moitié de ses revenus en Europe et au Japon. Ce nouveau financement lui permettra d’ailleurs d’ouvrir des bureaux permanents à l’étranger, à Tokyo et en Californie, notamment.

«On va garder toute notre expertise à Montréal. La qualité du talent qu’on a ici est la clé de notre succès depuis 2012. Mais on prendra de l’expansion à l’international», ajoute M. Bastien, qui prévoit embaucher entre 20 et 30 nouveaux employés dans la métropole québécoise très prochainement.

Montréal rayonne

La plupart des vétérans du secteur de l’intelligence artificielle tiennent le même discours : c’est une étiquette, un «buzzword» qu’on a collé un peu rapidement à un groupe de technologies qui existait bien avant qu’on en parle sous cette forme.

En revanche, parler d’IA et du positionnement de Montréal au sein de cette tendance a du bon, puisque ça aide les entreprises technologiques d’ici à faire des affaires ailleurs, constate Frédéric Bastien. «Ça a braqué les projecteurs sur Montréal, c’est sûr», dit-il.

Chose certaine, ça n’a pas nui à conclure cette deuxième ronde de financement pour Mnubo, la précédente ayant eu lieu en 2015. «Ça veut dire qu’on pourra demeurer au Québec. On va avoir une situation qui nous permettra d’acquérir d’autres entreprises spécialisées, plutôt que de se faire nous-même acquérir par une compagnie étrangère.»

Suivez-moi sur Facebook:

Suivez-moi sur Twitter:

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
Sujets liés

Technologie , techno