Vous devez absolument voir le film Wall Street II ... et enfin comprendre !

Publié le 26/09/2010 à 10:41, mis à jour le 26/09/2010 à 15:00

Vous devez absolument voir le film Wall Street II ... et enfin comprendre !

Publié le 26/09/2010 à 10:41, mis à jour le 26/09/2010 à 15:00

Par Paul Dontigny Jr

Je vous conseille fortement de louer le film Wall Street de 1987 et de l’écouter avant de voir le II.  Et petite parenthèse :  Lorsque j’ai vu Wall Street 1, j’avais environ l’âge de Bud Fox, le personnage interprété par Martin Sheen.  J’avais commencé cette année là à 21 ans à travailler comme courtier et ce que je voyais dans ce film représentait la réalité de ce qui se passait ici à plus petite échelle dans le contexte des nouvelles émissions Réa et le reste… 

Le insider trading et le sentiment de pouvoir relié à la capacité potentielle de faire toujours plus d’argent.  Les avocats, comptables, la « gang » de financement corporatif et des élites des dirigeants qui vendaient leur stock au public.  La focalisation ultime, voire l’obsession envers l’argent à tout prix.  C’était ce que j’ai souvent qualifié de « la culture de Wall Street » et elle existe depuis que la première action a transigé, et elle existera encore dans 100 ans.

Je racontais ce qui se passait dans cette industrie à mon père qui était médecin et il ne me croyait pas.  Il m’avait dit «  la plus grande firme au Canada ne laisserait pas faire de telles choses au détriment des clients » et j’avais répondu qu’elle ne laissait pas faire, elle encourageait et protégeait ces activités … comme tous les autres.  En fait, le véritable problème est que les organismes de règlementation essaient de faire croire au public qu’il est protégé …

La période qui a mené au crash de 87 était l’ère des conglomérats et des fusions acquisitions, et donc d’un boom extraordinaire de nouvelles émissions d’actions et de junk bonds pour financer ce qui s’est avéré un ensemble de transactions qui n’ont enrichi que les financiers, les avocats, les comptables et les insiders (dirigeants principaux des compagnies publiques).

La crise des années 2000 est beaucoup plus significative et destructrice que les excès des années 80 par son impact profond dans l’économie.  C’est un peu la même base que la bulle des années 80, mais avec en plus la capacité d’augmenter le levier et la dette sans limites grâce aux produits dérivés et swaps.  Les 800 000$ milliards de produits dérivés (un des divers estimés) représentent tous et chacun une « nouvelle émission avec commissions ».

Alors je vous encourage à voir ce film et je vous fais part du mon sentiment très personnel que j’ai ressenti en écoutant ce film :  Enfin mes propos se retrouvent au grand écran.  Tout ce qui se passe dans ce film, je l’ai décrit en temps réel, alors que la majorité des lecteurs et spectateurs m’accusaient d’exagérer ou d’être pessimiste.  Merci M. Stone.

Enfin, nous avons, en tant que société, une chance que peut-être que la population comprenne un peu l’illustration visuelle que ce film fait de la crise et du fonctionnement du processus qui d’une part nous a mis en faillite technique, et d’autre part utilise l’argent de nos impôts et taxes pour sauver Wall Street et les autres qui ont créé la crise.  Non seulement il n’y a aucune exagération dans ce film pratiquement documentaire, mais il y a même eu une petite retenue.  Je crois qu’il y en a effectivement assez à prendre d’un coup pour la population.

Je peux vous dire la chose suivante sans vendre l’histoire : il y a quelques scènes qui se déroulent dans une salle de conférence.  Hé bien dites-vous que la direction des marchés est encore déterminée dans cette salle aujourd’hui (ou appels conférence …).  Et la crise … et le risque systémique ne seront véritablement éliminés que lorsque le besoin pour ce genre de réunions sera disparu.  Le risque de crash est bien présent aujourd'hui, et les manigances aussi, sauf qu'elles ont leurs limites, comme les années 2008, 1987 et 1929 entre autres l'ont clairement démontré. 

Notez qu’étant donné que ce sont encore aujourd’hui ceux qui ont créé la crise qui décident … nous ne sommes pas prêts de voir les véritables solutions qui favoriseraient la société et un ménage positif pour nos rendements à long terme.  « We the people » n’est qu’un accessoire nécessaire pour ces gens dans le cadre de toutes ces négociations et nous n’avons pas un seul représentant de nos besoins à cette table.

Le risque est encore là, probablement plus élevé qu’avant 2008 à cause de la dette accumulée depuis et à cause de la globalisation de la crise (et des inévitables futures chicanes).  Et ce risque est palpable aujourd'hui même dans un marché en pénurie d’investisseurs réels, qui se tassent du chemin des spéculateurs professionnels (incluant les grandes firmes de Wall Street ).  Si vous n’êtes pas conscient de cette réalité, et que ne la voyiez pas avant aujourd’hui, j’ose espérer que vous la verrez après Wall Street II.  Et sinon, hé bien ... que voulez-vous, chacun s'agite à sa manière !

Mais n’oubliez pas : « Sheep get slaughtered » !!!

Paul Dontigny Jr M.Sc., CFA

Gestionnaire de portefeuilles, Investissements PDJ

À la une

Gains en capital: le chaos

Il y a 50 minutes | Dany Provost

EXPERT INVITÉ. La confusion règne depuis l'annonce de la hausse des impôts sur les gains en capital. Ne paniquez pas.

Le gain en capital devient inéquitable

EXPERT INVITÉ. C'est un pari risqué de refroidir l'appétit des investisseurs pour le marché immobilier canadien.

Budget fédéral 2024: la moitié des Canadiens sont insatisfaits

Il y a 34 minutes | La Presse Canadienne

Logement et défense nationale divisent; les impôts sur gains en capital suscitent des critiques.