La récession est finie ! Tuez le veau gras, mangeons, festoyons …

Publié le 20/09/2010 à 12:26

La récession est finie ! Tuez le veau gras, mangeons, festoyons …

Publié le 20/09/2010 à 12:26

Par Paul Dontigny Jr

J’étais absolument certain que la fin de la récession serait annoncée avant l’élection de novembre (US).  Sourire  Je ne me souviens pas si je l’ai écrit ici, mais je n’étais pas le seul Bear à anticiper cette nouvelle pour avant les élections.

Le NBER (National bureau of economic research) a annoncé ce matin que l’une des pires récessions s’est terminée en juin … 2009 !!!

Nous sommes en septembre 2010.  Juste vous le rappeler au cas … Comment ne pas être cynique face à cette méthodologie du NBER.

Comment ne pas avoir une petite idée qui nous traverse l’esprit au sujet des élections américaines.  On peut se poser deux questions 1- : pourquoi annoncer la fin de la récession si proche de la date des élections ? ou encore mieux 2- pourquoi ne pas l’avoir annoncée plus tôt ? 

Contrairement à ce que l’on croit, les critères de mesure de récessions ne sont pas si précis et déterminants que l’idée qu’une récession signifie deux trimestres de baisse du PNB.  Voici la citation tirée de l’article de NBER

The committee designated June as the month of the trough based on several monthly indicators. The trough dates for these indicators are:

Macroeconomic Advisers’ monthly GDP (June)

The Stock-Watson index of monthly GDP (June)

Their index of monthly GDI (July)

An average of their two indexes of monthly GDP and

GDI (June)

Real manufacturing and trade sales (June)

Index of Industrial Production (June)

Real personal income less transfers (October) 

Aggregate hours of work in the total economy (October)

Payroll survey employment (December)

Household survey employment (December)

La rumeur veut (depuis longtemps) que ce soit à cause de la performance de l’emploi que l’annonce a autant tardé.

D’après ce que je comprends, le NBER ne se soucie pas de la source de performance des diverses données.  Ils ne tiennent donc pas compte du degré d’aide gouvernementale, de dépenses gouvernementales, de plans d’aide ni de l’intervention de la Fed.

Il est très intéressant, et inquiétant je dois dire, que le NBER traite cette récession comme n’importe quelle autre depuis 100 ans.  Il n’y a aucune distinction entre les facteurs structuraux et cycliques.  J’imagine que c’est leur mandat d’observer l’économie de ce point de vue. 

Ils mentionnent aussi que cette date ne correspond pas à une situation économique qui soit revenue au niveau de performance ou de valeur d’avant le début de la récession en décembre 2007.  Ils mentionnent que toute nouvelle baisse de l’activité économique à partir d’aujourd’hui sera enregistrées comme une nouvelle récession et non une continuation de celle de 2007.  Un des avantages significatifs de cette décision sera de radier du vocabulaire économique le terme « dépression ».

Voici un commentaire qui en dit long sur la psychologie des gens.  Je l’ai pris dans un blogue sur un site qui montre des graphiques intéressants sur la nouvelle actuelle (il y est noté que  ces graphiques ne sont pas parfaits…).  Ce commentaire vient du site de  Barry Ritholtz - September 20th, 2010, 10:24AM

  1. 1.       louis Says:
    September 20th, 2010 at 11:53 am

Agree with austin. That’s great news heading into the election season. I’m glad it’s all over. Wages , Employment and Property values will be rising tomorrow

Faut-il tuer le veau gras ?  Considérant la tendance économique actuelle, je suis fort tenté de vous dire :

SELL ON GOOD NEWS !!!

Je crois encore en une forte probabilité de double dip.  Comme on le voit dans les nouvelles économiques mondiales, les gens sont disposés à croire une semaine que la Grèce est en faillite, et la semaine suivante que ses problèmes sont réglés.  Si ce n’était juste que cela …

Mais un mois plus tard, les gens sont encore prêts à croire que la Grèce est retombée en difficulté.  Puis deux semaines plus tard encore, que le problème est réglé. Etc. etc..

En réalité, l’économie ne change pas de direction aussi rapidement. 

En vérité je vous le dis, les problèmes économiques et financiers qui existent et que l’on tente de nous cacher, camoufler, dissiper, étendre, minimiser, éviter, ne pourront être véritablement réglés qu’au cours de la prochaine décennie. 

Alors je continue de recommander et de faire la même chose : Prudence extrême !

Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA

 

P.S. Je crois que j’ai été religieusement inspiré par l’excellent article de François Pouliot.

Et à cet effet, je dois dire que j’ai bien hâte que l’on cesse d’associer une récession ou dépression économique, ou une baisse de marché boursier comme celle de 2008 à la fin du monde ou à l’apocalypse.

Le résultat de cette association que l’on lit partout, et même ailleurs, est de discréditer toute opinion négative, et tous ceux qui ont une opinion très négative sur l’économie ou les marchés … surtout le marché des actions.

Vous pensez que le marché pourrait tomber de 38% ?  Ho ho, vous prédisez la fin du monde ?  Mais sur quoi pouvez-vous donc baser cette prédiction apocalyptique ?

J’ai vu des économistes et gestionnaires chevronnés et très sérieux se faire traiter de la sorte, entre autres sur CNBC…  mes blogues ont été peuplés de tels commentaires depuis des années.

Nous serons probablement au bas du marché lorsque les gens auront réalisé qu’une mauvaise économie, que la déflation et qu’une baisse de marché boursier ne signifient pas la fin du monde.  Ça affecte négativement beaucoup de gens.  C’est plate et difficile comme environnement socio-économique.  Mais ce n’est pas la fin du monde.

C’est d’ailleurs dans cet environnement que notre société retournera vers des valeurs plus humaines et moins financières…

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