Je regarde passer la parade des actions … une des plus grandes parades de l’histoire !

Publié le 12/02/2011 à 13:38, mis à jour le 12/02/2011 à 13:44

Je regarde passer la parade des actions … une des plus grandes parades de l’histoire !

Publié le 12/02/2011 à 13:38, mis à jour le 12/02/2011 à 13:44

Par Paul Dontigny Jr

J'écris cet article en réponse à un commentaire dans mon article précédentde de la part de Martin, qui suggère que je regarde passer la parade des actions depuis 2 ans.  

Cher Martinl, vos commentaires suggérant que je regarde passer la parade sont plutôt … corrompus disons, mais juste quand à ma décision de ne pas acheter d'actions.   En effet, je dis constamment ici que mon style d’investissement est basé sur la prudence et que je n’investirai pas dans ce que je considère des bulles spéculatives.  Je gère le risque en premier et le rendement en second, et je crois qu’à long terme c’est une méthode qui peut permettre de maximiser le rendement.

Alors effectivement je regarde passer la parade depuis que j’ai vendu mes fonds transigées en bourse Bears et vendu mes puts en octobre 2008.  Je regarde la parade dans laquelle nos gouvernements et leaders financiers dilapident les biens et fonds publics et je vois la population applaudir et acheter des actions dans ce qui aura à mon avis été la plus grande distribution de l’histoire.  Une distribution est une vente de ceux qui savent, achetée par ceux qui ne savent pas.  Toutes les bulles de l’histoire ont eu leurs phases de distribution et ceux qui savaient regardaient ceux qui ne savaient pas.  Ils ont toujours créé des  parades d'illusions pour distraire le peuple et les investisseurs ... alors je regarde d'un point de vue analytique.  On peut même dire que la population et les investisseurs demandent une parade pour continuer à croire en une illusion de richesse sans travail et de solutions faciles et rapides.  Il y a une certaine probabilité évidemment que je me trompe au sujet des scénarios négatifs possible et de leur probabilité.  Mais en terme de gestion du risque, et que je me trompe sur le scénario final ou non, je suis absolument confortable avec ma position. 

Beaucoup de gens ici parlent de ce qu'ils ont fait depuis 2009.  Il serait intéressant de savoir votre performance en 2008 très peu d'approches à l'investissement permettent de participer positivement à la fois à un genre de baisse comme 2008 et à une hausse comme 2009.

Je crois que j’ai démontré la validité de mon approche à l’investissement depuis 1999, date où j’ai fondé Investissements PDJ et date depuis laquelle je n’ai pas acheté d’actions.(notez qu’auparavant j’étais gestionnaire institutionnel de small caps et analyste en small caps et situations spéciales dans une firme de courtage nationale)   Il y a une différence significative entre perdre de l’argent et subir un manque à gagner.  Je préfère grandement le risque de manque à gagner que celui de pertes et mes clients sont informés de cette préférence. 

Mes rendements ont effectivement été négatifs en 2010 et autour de zéro en 2009 mais ils ont été entre 10% et 20%en 2008, ce qui donne un rendement positif sur 3 ans et plus.  Le niveau de risque des portefeuilles a été à des niveaux que je considère bas durant cette période.  Notez que je gère chaque compte individuellement et je parle ici des comptes sans contrainte de risque ou d'horizon de placement.  Nous avons aussi fait des rendements autour de 7% par année de 2000 à 2002 et les autres années j'ai effectivement sous performé. 

Certaines années j'ai même beaucoup sous performé les indices boursiers et ces années correspondent aux fortes hausses des marchés.  Mais vous devez comprendre que les indices boursiers et les performances court terme des autres m’importent peu et ces facteurs ne font pas partie de ma politique d'investissement ni de mon style d'investissement. 

Mes critères de sélection de titres sont basés sur la valeur, la gestion du risque et l'investissement à long terme.  C’est de l’investissement « old fashioned ».  Pour les actifs risqués comme les actions, les obligations à long terme ou l’or, l'horizon d’investissement est de 5 ans minimum.  Cela ne signifie pas que je dois maintenir une position en portefeuilles pour un minimum de 5 ans car si la situation économique change je peux effectivement transiger très rapidement.  Cela signifie plutôt que j'investis dans des titres dont les caractéristiques économiques sont positives et soutenables à long terme, et dans ce cadre je tente de minimiser le risque de perte permanente de capital définit comme une réduction de la capacité des compagnies à générer des profits en croissance à long terme ou payer trop cher pour la valeur économique soutenable.  Le second objectif est de maximiser le rendement pour le moment où mes clients auront besoin de leur argent. 

Dans cette perspective, Je vous prédis que je raterai à peu près toutes les hausses spéculatives et je regarderai la parade des spéculateurs passer car ils se sont toujours ramassés avec les lemmings en fin de bulle ou de cycle.  Votre approche semble opposée et basée sur le point de vue qu’il faut toujours être investi et ne jamais manquer les fortes hausses, quitte à subir les fortes baisses.  J’espère que cette approche a été validée à très long terme mais que sur des périodes de 10 et même 20 ans, elle peut ne pas procurer les résultats escomptés, surtout lorsqu’on tient compte des frais de gestion, d’administration et de commissions.

Ceci étant dit, je répète encore une fois que mon approche ne convient pas à tous et qu'il y a aussi beaucoup d'autres approches qui peuvent fonctionner à long terme si elles sont appliquées avec discipline. 

Savez-vous pourquoi presque tous les investisseurs et conseillers croient qu'il faut absolument toujours être investi en actions ?  C'est la propagande de Wall street et Bay street et ça reflète une seule approche à l'investissement.  On vous dira que si vous aviez vendu en 1999 ou 2000 à cause des évaluations stratosphériques, vous étiez un spéculateur car vous tentiez de faire du « market timing ».  Ainsi ceux qui n’achetaient pas de Nortel qui composait 30% de l’indice étaient perçus comme des spéculateurs et des pessimistes.  Ceux qui n’achetaient pas de banques américaines en 2008 ont reçu la même étiquette dans les médias.

Mais ce n’est la seule façon de faire que de toujours investir en actions.  Demandez-vous si ceux qui prônent cette approche tirent leurs revenus exclusivement ou majoritairement d’opérations ou de services reliés aux actions.  À titre d'exemple, Buffet n'avait pas d'actions dans son compte personnel de 1999 à 2008 et dans Berkshire il a détenu souvent plus de 50% en liquidités.  Je me souviens que Power Corporation dans les années 90 avait détenu quelques milliards de liquidités pendant quelques années et  tout le monde riait d'eux et c’était une première corporative pour le Canada...   

Allez lire ce qui disent les indépendants partout dans le monde de nos jours et comparez avec les opinions des institutions et leaders de l’establishment politique, financier et corporatif.  À vous de décider ce qui vous convient…

Je vous dévoile mon approche ici, mais ma première règle de l'investissement est que votre portefeuille doit correspondre à votre personnalité.

Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA

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