Une métropole forte pour un Québec fort

Publié le 13/02/2010 à 00:00

Une métropole forte pour un Québec fort

Publié le 13/02/2010 à 00:00

Qui suis-je ? Où vais-je ?

Ce sont les grandes questions existentielles de toujours, qu'on se pose à l'adolescence, mais qui nous poursuivent souvent toute notre vie. Curieusement, ces jours-ci, c'est au tour des grandes villes du Québec de traverser leur propre crise d'identité.

On a beaucoup parlé du contrat accordé par la Ville de Québec à Clotaire Rapaille, pour qu'on en vienne à définir " l'essence " de la Vieille Capitale. C'est une expression que le maire Régis Labeaume ne veut plus entendre. Dans les faits, Québec vient encore de voler la vedette. Depuis deux semaines, il n'y en a que pour elle. L'exercice a du bon. Il provoque une réflexion saine et témoigne d'une volonté de regarder droit devant.

S'il fallait poser le même genre de regard sur Montréal, que trouverait-on ?

La Jeune Chambre de commerce de Montréal a décidé de mettre la table. À son invitation, quatre acteurs de la scène économique de la métropole se sont réunis le 1er février, pour partager leurs idées sur la question devant un auditoire de quelque 230 personnes. On retrouvait sur la tribune Sylvie Vachon, pdg du Port de Montréal, Marcel Côté, président-fondateur de Secor, André Boisclair, consultant chez Ernst & Young et ancien chef du PQ, de même qu'Alexandre Taillefer, pdg de Stingray Digital.

C'est un gros mandat que de chercher à cerner le profil de Montréal. Tout dépend du point de vue. Voici quelques faits saillants tirés de cette discussion, répartis en deux blocs : les points forts de l'agglomération montréalaise et les défauts qui l'affligent.

D'abord, les avantages. Montréal est un centre universitaire réputé, qui compte quatre universités et de nombreuses institutions spécialisées. La ville peut porter fièrement ce chapeau, et seul Boston possède un ratio similaire d'étudiants au sein de sa population. C'est aussi un milieu qui se veut épicurien, avec ses festivals, ses restaurants et un penchant pour les plaisirs, a dit Alexandre Taillefer.

Sur le plan pratique, Montréal demeure un important carrefour de transports, grâce à des infrastructures de pointe, dont un grand port et un réseau ferroviaire adjacent, qui lui permettent de se démarquer comme une porte d'entrée importante en Amérique du Nord, a rappelé Sylvie Vachon.

Oui, mais ces universités, elles sont sous-financées, et cette indifférence devient paradoxalement caractéristique de la situation montréalaise, ont martelé André Boisclair et Marcel Côté. On note aussi une propension à l'éparpillement - Montréal travaille sur combien de priorités, déjà ? - ce qui mène fatalement à une forme d'immobilisme. Lorsqu'on parle trop... La région est aussi handicapée par la " structurite ". Il peut être lapidaire, Marcel Côté : " On y trouve 101 maires ! " Allez donc décider, avec tant de dirigeants.

Sauf que les atouts fondamentaux sont là. À l'heure de l'ouverture sur le monde et du développement durable, la ville est choyée par sa diversité culturelle, sa situation géographique et sa sensibilité à l'environnement, qui va bien au-delà du Bixi ! Montréal peut être à la fois verte et bleue, si on reconnaît que le fleuve est un atout et non un handicap.

Par ailleurs, le caractère international de bien des entreprises est renforcé par le nombre de langues qu'on y parle sans que personne n'y trouve à redire, et sans sacrifier le statut francophone de Montréal, a-t-on entendu lors de la rencontre du 1er février.

Encore faudrait-il qu'on y croit, qu'on admette que la bonne santé de Montréal profite à tout le Québec. Au fond, c'est le débat central. Lorsque Montréal va mal, ailleurs, on hausse les épaules. Lorsqu'elle marque un bon coup, elle fait des envieux. Or, aucun État ne peut se distinguer sans ville centrale dominante. D'autres peuvent rayonner, se faire valoir, se développer en parallèle, mais personne ne gagne si Montréal s'affaisse. De là la position défendue, par exemple, par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui demandait récemment que l'avenir de la métropole soit élevé au rang de priorité nationale pour le Québec.

Évidemment, pour les politiciens qui peuvent déjà deviner d'une élection à l'autre de quel côté pencheront les électeurs, il n'y a pas grand incitatif à entourer la ville d'attentions, comme on le fait régulièrement pour Québec, par exemple, plus volage dans ses choix électoraux. Mais le moment est venu d'oublier les querelles de clocher pour reconnaître le fait : il ne peut y avoir de Québec fort sans métropole forte.

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