Un parc éolien québécois financé au Japon

Publié le 26/11/2011 à 00:00

Un parc éolien québécois financé au Japon

Publié le 26/11/2011 à 00:00

Pour financer le plus grand parc éolien en construction du pays, Boralex et Gaz Métro ont pris les grands moyens. Après avoir fait le tour des banques canadiennes en vain, ils se sont tournés vers la Bank of Tokyo-Mitsubishi, la plus grande du Japon.

Champion des financements de projets d'énergie renouvelable en Amérique du Nord, le géant vient de leur octroyer un prêt de 725 millions de dollars (M$), son plus important financement dans l'énergie éolienne au Canada.

L'institution pilote un syndicat bancaire regroupant une brochette de poids lourds du Japon et de l'Allemagne, dominée aussi par la Deut sche Bank et une autre banque japonaise, KfW IPEX. Plusieurs autres acteurs de ces deux pays se sont joints à eux pour financer le projet de la seigneurie de la Côte-de-Beaupré, un parc éolien de 272 mégawatts près de Québec. «Il y a un autre joueur canadien qui devrait faire son entrée dans le syndicat bientôt», annonce Beth Waters, directrice de l'équipe des financements de projets pour l'Amérique du Nord à la Bank of Tokyo-Mitsubishi (BoT-Mitsubishi), à New York.

La crise financière en Europe a un peu retardé les choses, concède Patrick Lemaire, pdg de Boralex. «Certaines banques se sont retirées à la dernière minute», dit-il. Les banques franco-belge Dexia, catalane Caixa et allemande Commerzbank se sont retirées, aux prises avec de graves problèmes de liquidités outre-Atlantique.

C'est à ce moment que la Caisse de dépôt et placement du Québec a fait son entrée, avec une contribution de 25 M$. Siemens Financial Services a aussi monté dans le train pour remplacer ceux qui se sont retirés.

«Le fait que la Caisse s'intéresse à un financement dans l'éolien marque un gros pas en avant», dit Guy Daoust, directeur des finances chez Boralex. C'est une première incursion dans ce domaine pour cette institution, qui laisse penser qu'elle participera à d'autres projets, dit-il.

Les banques canadiennes, elles, ne sont pas intéressées. «Avec BNP-Paribas comme conseiller financier, nous avons réalisé un appel d'offres auprès d'une vingtaine d'institutions pour sélectionner un prêteur», raconte Guy Daoust. Boralex a ainsi communiqué avec à peu près toutes les banques canadiennes. «Mais leur horizon d'investissement est plus court : cinq à sept ans, explique le directeur financier. Nous cherchions du financement à long terme.»

Spécialiste des financements d'infrastructures au cabinet Norton Rose, Robert Borduas confirme. «Les banques canadiennes ne sont pas très chaudes à faire du financement à long terme, dit-il. Elles souhaitent plus faire du placement obligataire, sans surcharger leur bilan.»

Marché prometteur

Quant à BoT-Mitsubishi, elle entend prospecter d'autres occasions de prêts au Canada. La banque revendique déjà le titre de plus important prêteur en Amérique du Nord pour les projets éoliens. Son plus important prêt dans le secteur, pour le Caithness Energy Shepherds Flat Wind Farm, un parc éolien de 845 mégawatts en Oregon, s'est fait au sein d'un syndicat bancaire de 1,4 milliard de dollars américains, dont 900 millions en provenance des banques et 500 millions levés en capital-actions. Google a investi 100 M$ dans le projet en construction.

Contrairement à ceux qui voudraient privatiser Hydro-Québec, l'institution japonaise apprécie la propriété publique du distributeur d'électricité. «Nous accordons des prêts à long terme. L'un des aspects les plus importants que nous considérons avant de faire un financement dans l'énergie, c'est la solidité de l'acheteur ultime de l'électricité, dans des contrats à long terme», explique Beth Waters.

Comme Hydro-Québec est détenue par l'État, cela inspire confiance. «Aux États-Unis, les distributeurs d'électricité ont toute une gamme de cotes de crédit différentes, explique-t-elle. Ici au Canada, la plupart sont détenus par les gouvernements. Leur crédit est donc excellent.»

BoT-Mitsubishi dit priser la technologie de l'allemande Enercon, retenue comme fabricant d'éoliennes à la seigneurie de Beaupré. Avantage non négligeable : pour aider son champion, l'État allemand garantit une tranche de 260 M$ du prêt, par l'intermédiaire de son agence de crédit à l'exportation.

Selon Boralex, le taux d'intérêt accordé sur le prêt est d'environ 5,5 % en moyenne, selon les différentes tranches du financement. Le prêt couvre la construction, puis l'exploitation du parc éolien, sur une période de 20 ans.

Bank of Tokyo-Mitsubishi a déjà réalisé quatre autres financements éoliens de plus petite ampleur au Québec, avec Innergex et NextEra Énergie. Mais le plus important n'atteignait pas les 100 millions de dollars.

LES PROJETS PRENNENT LE LARGE

La crise financière a refroidi les ardeurs de plusieurs gouvernements européens qui subventionnent l'éolien par des tarifs de soutien (feed-in tariffs). Ce sont surtout les projets sur terre, un segment plus mature de l'industrie, qui en souffriront. L'éolien au large prendra le relais, selon l'Association européenne de l'énergie éolienne, qui prévoit que ce segment de l'industrie aura crû de 13 % en 2011. En août, Meerwind, le premier projet entièrement privé d'éolien au large, a bouclé un financement de 1,6 milliard de dollars américains. Construit au large de l'Allemagne, en mer du Nord, le projet de Blackstone Energy Partners est financé par un syndicat bancaire auquel participent Bank of Tokyo-Mitsubishi et KfW IPEX, comme à la seigneurie de Beaupré.

Source : upi.com

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