«Pendant deux ans, je me suis fait voir dans toutes les cérémonies d'inauguration de toutes les nouvelles succursales bancaires de ma région. J'en ai mangé, des canapés ! raconte en riant Brett Thompson, pdg de Pork Barrel BBQ. Le jour où nous avons eu besoin d'une marge de crédit de 100 000 $, les banquiers connaissaient notre histoire.»

Son anecdote a fait mouche parmi les participants de l'atelier «Comment décrocher le magot», tenu au début d'octobre, à New York, lors du 9e World Business Forum, au programme duquel figurait pour la première fois une journée consacrée à l'entrepreneuriat.

Outre Brett Thompson, le panel de cet atelier sur le financement comptait Eric Hippeau (ange investisseur et ex-pdg du Huffington Post), Slava Rubin (fondateur de la plateforme Indiegogo qui a permis de financer plus de 55 000 projets), Daniel Wilkinson (vice-président à l'agence de marketing numérique Jellyfish) et David Eisenberg (cofondateur de Lofty, une start-up spécialisée en 3D). Voici ce que Les Affaires a retenu de ce panel.

1 Maman d'abord, la banque ensuite

«On ne peut pas brûler d'étape en matière de financement, estime Éric Hippeau. D'abord, vous y mettez votre propre argent. Puis, celui de vos proches. Si votre mère a investi, c'est bon signe. Ensuite, cognez à la porte des fonds de démarrage, ce qui vous donne de 12 à 18 mois pour lancer votre produit. Alors seulement, vous êtes prêt pour la tournée des capital- risqueurs.»

2 À vaincre sans peine...

«Si trouver du financement s'avère trop facile, repensez votre objectif, estime Daniel Wilkinson. C'est que vous n'avez pas placé la barre assez haut. Posez-vous les questions suivantes : me suis-je adressé aux bonnes personnes ? Ai-je formulé adéquatement ma demande ? Ma vision a-t-elle été comprise ?»

3 Le test du lendemain matin

«Dénicher un investisseur équivaut à trouver un époux, estime Slava Rubin. En affaires comme en amour, il faut garder la tête froide et ne pas confondre amour et mariage. Vous plairez peut-être à plusieurs capital-risqueurs, ils seront séduits par vos présentations, mais combien vous rappelleront le lendemain ?»

4 Le secteur ? On s'en fiche !

«On peut penser qu'il n'y en a que pour les technos, reconnaît Éric Hippeau. C'est faux. Toute entreprise qui affiche un potentiel rapide de croissance trouvera du financement. C'est le seul critère qui compte vraiment aux yeux des investisseurs, que votre start-up se trouve dans un secteur traditionnel comme l'épicerie ou qu'elle explore des territoires vierges.»

5 La franchise paie

«Plus vous vous montrez honnête à propos des limites et des failles de votre modèle d'entreprise, plus les investisseurs potentiels se montreront ouverts, affirme Daniel Wilkinson. Ils sentiront que vous les respectez. Que vous savez vous mettre dans leurs souliers. Les entrepreneurs reprochent souvent aux capital-risqueurs de ne pas les comprendre. Mais eux, prennent-ils la peine de les comprendre ?»

6 Seul, on va plus vite

Avez-vous vraiment besoin de financement ? Dans certains secteurs, les coûts de démarrage sont si bas qu'il peut être plus avantageux de ne pas diluer ses parts en prenant un investisseur, croit Slava Rubin. «Prouvez d'abord que votre idée est bonne, dit-il. Cherchez le financement extérieur ensuite.»

Validation d'un projet d'affaires

Bien que décembre se prête surtout aux événements festifs, vous pourrez assister, le 19 décembre à Montréal, à l'activité Validation d'un projet d'affaires organisé par SAJE accompagnateur d'entrepreneurs. Cet atelier est conçu pour les créateurs d'entreprise qui veulent évaluer le potentiel de leur idée d'affaire et leurs propres forces et faiblesses en tant qu'entrepreneurs. sajeenaffaires.org

Vous voulez vous lancer en affaires ? Ce rendez-vous est pour vous. Chaque semaine, retrouvez ici des conseils pratico-pratiques pour faire le saut.