Saisir les occasions d'achat parmi les petites minières

Publié le 01/06/2013 à 00:00, mis à jour le 30/05/2013 à 09:42

Saisir les occasions d'achat parmi les petites minières

Publié le 01/06/2013 à 00:00, mis à jour le 30/05/2013 à 09:42

Le secteur des ressources naturelles a été malmené depuis deux ans en Bourse. C'est particulièrement le cas à la Bourse de croissance du TSX (TSX-V), qui regroupe plusieurs minières junior. Cet indice a chuté de 60 % en près de deux ans. Dans un contexte aussi déprimé, le moment est-il venu d'investir dans les petites minières ? Le vétéran de l'investissement minier au Québec, Jacques Bonneau, lui, y voit des occasions d'achat.

Les temps sont durs pour les minières, et encore plus pour les petites sociétés. C'est pourquoi Jacques Bonneau, un des grands spécialistes québécois de l'investissement minier, croit que c'est l'occasion rêvée d'investir dans les petites sociétés d'exploration minière.

Car, comme le dit le vieil adage boursier : il faut acheter quand le marché est bas, et vendre quand il est haut !

En entretien avec Les Affaires, M. Bonneau, qui allie analyse fondamentale et technique, se dit convaincu que «nous sommes plus près d'un creux de l'indice de la Bourse de croissance TSX-V que d'un sommet». En date du 23 mai, l'indice TSX-V était à 942 points, soit à environ 7 % de la moyenne des cinq creux observés de 1983 à 2012, laquelle se situe à 875 points, fait-il remarquer. À l'opposé, la moyenne des cinq sommets s'établit à 2 700 points au cours de la même période.

«Si vous investissez aujourd'hui, vous courez la chance de profiter d'une montée du TSX-V de près de 200 % par rapport à une baisse hypothétique moyenne de 7 %», soutient notre expert. Jacques Bonneau signale également que l'indice de volatilité des options de Chicago (VIX) est inférieur à 20 depuis janvier, un autre bon signe. En effet, l'analyse technique des 30 dernières années permet d'observer que la Bourse de croissance s'apprécie lorsque le VIX se maintient sous la barre des 20 points. Cet indice est présentement à 14,6. Quand le VIX est supérieur à 20, le pessimisme règne et l'aversion au risque augmente.

Mais la grande question demeure: on ne sait pas quand le TSV-X touchera le fond ni combien de temps il y restera. «Les creux peuvent durer de 2 à 24 mois, et on ne sait pas encore si on a touché le fond» avertit M. Bonneau.

Il rappelle que la remontée du TSX-V sera confirmée lorsque la moyenne mobile de 30 jours de l'indice croisera celle de 200 jours vers le haut. «On est passé près en janvier, mais cela ne s'est pas produit», indique-t-il. De plus, en fonction des variations des 30 dernières années, cette remontée devra être accompagnée d'une augmentation ou d'une certaine stabilité de l'indice Dow Jones.

La croissance mondiale devra être au rendez-vous

Un autre facteur pèse dans la balance, selon Jacques Bonneau. Pour qu'il y ait une reprise du secteur minier, la croissance mondiale doit atteindre 4 % (prévision de 3,4 % en 2013) et les cours de l'or et du cuivre ne doivent pas trop baisser. Qu'en est-il actuellement, avec la récente chute du prix de l'or ? «Je suis à l'aise avec un cours de 1 400 $ US l'once. Cela veut dire que les minières se tourneront vers des gisements ou du minerai à plus haute teneur.» À son avis, il n'y a pas eu assez de découvertes de gisements de métaux durant les 10 dernières années pour répondre à la demande.

Approche rationnelle

Ce géologue investisseur, qui a déjà été président et administrateur de minières, prône «une approche rationnelle» de l'investissement minier. Il prépare actuellement un livre portant sur ce qu'il appelle les «règles d'or» de l'investissement minier.

Il ne conseille pas d'investir dans l'immédiat, mais affirme plutôt que «c'est le moment de commencer à examiner les minières junior». Lorsque l'investisseur déniche des sociétés attrayantes, M. Bonneau suggère d'acheter des titres pour le tiers du montant qu'il est prêt à investir. Et de voir par la suite.

Trois éléments sont cruciaux à examiner, selon l'expert : l'équipe de gestion, la situation financière, la qualité ainsi que la localisation des projets de l'entreprise.

Des aubaines à la Bourse de croissance

Selon Jacques Bonneau, il y a actuellement des aubaines en Bourse. «Il y a plusieurs sociétés, dont les titres se négocient sous les 0,10 $, qui comptent de bons dirigeants, de bons projets et assez de cash pour survivre plus de deux ans. Il existe aussi près de 100 petites minières ayant un fonds de roulement supérieur à leur capitalisation boursière. De plus, certaines sociétés possèdent des gisements qui seront éventuellement mis en production, mais qui n'ont aucune reconnaissance du marché présentement.»

M. Bonneau refuse de dire s'il a acheté des minières actives au Québec et, si oui, lesquelles. «J'investis à l'échelle mondiale», se contente-t-il d'indiquer. Par contre, il estime que le Québec abrite des juniors dotées de bonnes équipes de gestion, comme Mines Virginia (VGQ, 9,60 $), Exploration Midland (MD, 0,95 $), Azimut (AZM, 0,25 $), Clifton Star (CFO, 0,26 $), Integra Gold (ICG, 0,18 $) et Adventure Gold (AGE, 0,18 $).

«Chose certaine, il faut éviter d'investir dans des pays où on n'irait pas en vacances.»

Il est aussi important de se rappeler qu'investir dans les petites minières est très risqué. M. Bonneau propose donc à un investisseur d'acheter au moins 10 titres miniers plutôt qu'un seul. Histoire d'augmenter ses chances de frapper un coup de circuit.

Pour inciter les investisseurs à considérer les titres de ce secteur, M. Bonneau s'appuie sur un autre célèbre dicton boursier : «Les marchés haussiers naissent dans le pessimisme, grandissent dans le scepticisme, s'épanouissent dans l'optimisme et périssent dans l'euphorie».

Variation de l'indice Dow Jones et de la Bourse de croissance du TSX de 1986 à 2012

Le TSX-V ne s'est jamais apprécié lorsque le DowJones baisse

Source : Jacques Bonneau, ing., Géologue, M.Sc.

suzanne.dansereau@tc.tc

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