REER et CELI, deux outils importants pour s'enrichir

Publié le 17/03/2012 à 00:00

REER et CELI, deux outils importants pour s'enrichir

Publié le 17/03/2012 à 00:00

Ma chronique du 11 février dernier concernant les jeunes et le régime enregistré d'épargne-retraite (REER) a provoqué plusieurs réactions.

Dans mon texte, je recommandais aux jeunes investisseurs de favoriser le marché boursier lorsque vient le moment de choisir des placements pour leur REER. De plus, à propos du compte d'épargne libre d'impôt (CELI), j'ai mentionné que la majorité des gens devraient d'abord en faire un compte d'épargne, soit sans placement boursier.

«Concernant le CELI, pour une rare fois, je suis en désaccord avec vous. À quoi bon mettre des CPG dans un CELI qui ne permet de faire, avec 5 000 $, que 50 $ en intérêts et qui suppose un impôt à payer de 20 $ ?», m'a écrit un lecteur. Il ajoutait qu'on peut facilement épargner ce 20 $ en se privant d'une dizaine de cafés. Selon lui, on devrait mettre dans le CELI des actifs dotés d'un bon potentiel d'appréciation, comme les actions.

Le CELI est plus flexible que le REER, en ce sens qu'on peut y retirer des fonds sans avoir à payer d'impôts. Ce facteur, jumelé au fait que bien des gens vivent au jour le jour, sans argent pour répondre aux imprévus de la vie comme la perte d'un emploi ou une réparation majeure, me pousse à recommander le CELI comme moyen d'épargne aux fins de fonds d'urgence.

Les messages des lecteurs à la suite de mon article m'ont fait réfléchir. Je dois avouer que, personnellement, je n'utilise pas le CELI de la façon que je le recommande. Mon CELI, comme mon REER, est investi à 100 % en actions. Pourquoi ? Parce que j'ai déjà un fonds d'urgence dans un compte à intérêt élevé, qui ne rapporte presque rien (c'est le prix à payer pour avoir un coussin financier).

Dans ma situation, je considère le CELI comme aussi important que le REER pour m'enrichir à long terme. Au fil des années, le CELI prendra une importance grandissante.

Alors, tout dépend de votre situation personnelle. Si vous n'avez pas un sou de côté, pour les impondérables, vous devriez en faire une priorité. Cet argent, dans le CELI ou ailleurs, ne devrait pas être investi à la Bourse. Car acheter des actions signifie engager son capital pour de nombreuses années en choisissant le moment opportun pour vendre.

Les mythes du REER

Par ailleurs, Éric Brassard, CA, planificateur financier, conseiller en placements auprès de Valeurs mobilières DWM inc. et de Brassard Goulet Yargeau, Services financiers intégrés, estime que ma chronique entretient des mythes à l'égard du REER. «On insiste beaucoup trop sur la différence entre le taux d'imposition au moment de la contribution et celui qui a cours au moment du retrait, a-t-il expliqué. Le fait de déduire à 40 % et d'être imposé à 45 % 30 ans plus tard lors du retrait n'a presque pas d'effet sur le taux de rendement de l'abri fiscal.»

C'est très pertinent, surtout si vous investissez à très long terme. En effet, plus il s'écoule un grand nombre d'années entre la contribution et le retrait, plus l'impact est faible. Supposons que vous versez une contribution de 1 000 $ dans votre REER, à un taux d'imposition de 40 %, et que vous obtenez un rendement annuel de 8 % avec ce capital. Le fait d'être imposé à 45 % dans 20 ans réduit votre taux de rendement après impôt à 7,5 % ; par contre, si le retrait a lieu dans 40 ans, toujours à un taux d'impôt de 45 %, votre rendement annuel sera de 7,75 %.

Deux précisions sur ce point : en théorie, il est vrai que la différence entre les taux d'imposition à la cotisation et au moment du retrait nuit à la rentabilité de votre REER. Vous pouvez gérer cet enjeu selon votre situation personnelle et en contribuant davantage lorsque vos revenus sont plus élevés.

M. Brassard mentionne également qu'il vaut mieux placer les titres à revenu fixe dans le REER et les actions hors REER, avec la nuance suivante : «que le portefeuille comprenne un compte hors REER». Je suis d'accord. Et lorsque je recommande aux investisseurs de favoriser les actions pour leur REER, c'est que je sais que, pour la très grande majorité, le REER est leur principal portefeuille.

Le planificateur me rejoint sur ce point lorsqu'il ajoute qu'au cas où tous les placements doivent être dans le REER, il ne faut surtout pas renoncer aux actions.

La fiscalité et ses subtilités

Dès qu'il est question de fiscalité, les subtilités sont aussi nombreuses qu'importantes. M. Brassard me faisait remarquer que, presque chaque fois qu'on aborde ce thème dans les médias, il note des erreurs ou des imprécisions. «C'est encore pire quand je lis des conseils liés à la planification de la retraite. Dans ce domaine, il y a deux types de personnes : ceux qui en parlent et ceux qui en font», dit-il.

Et je suis obligé d'être d'accord avec lui. C'est pourquoi il est si important que le lecteur considère d'abord et avant tout sa situation personnelle, et interprète toute information fiscale en fonction de celle-ci.

Par exemple, je recommande d'emblée les actions. Cependant, si investir dans le marché boursier vous empêche de dormir, ce n'est évidemment pas une bonne idée.

DE MON BLOGUE

Placement

Ce qu'un ami de longue date de Warren Buffett peut vous apprendre

Le placement n'a pas à être compliqué, ni stressant. C'est ce que nous apprend la fructueuse carrière du gestionnaire Walter Schloss, ami de longue date de Warren Buffett.

M. Schloss est décédé le 19 février à l'âge de 95 ans. Il a commencé à gérer en 1955 et n'a pris sa retraite qu'en 2002. Il a réalisé un rendement annuel, après les frais, de 16 %, ce qui se compare très avantageusement au 10 % du S&P 500.

À la suite de son décès, M. Buffett a déclaré publiquement que M. Schloss, en plus de sa performance extraordinaire, se distinguait par son intégrité. «Il n'a jamais fait un sou sur le dos de ses investisseurs.»

Walter Schloss, qui n'a jamais fréquenté l'université, a commencé à travailler sur Wall Street en 1935.

Vos réactions

«Très intéressant comme article, comme quoi différentes approches peuvent arriver aux mêmes résultats à force de travail, de détermination et de qualité d'analyse (et un peu de chance /timing ! ).»

- ProCosom.com

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

bernard.mooney@tc.tc

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