Préparons-nous à une année boursière moins faste

Publié le 09/01/2010 à 00:00

Préparons-nous à une année boursière moins faste

Publié le 09/01/2010 à 00:00

Commençons par la vérité toute crue : si je savais vraiment ce que nous réserve 2010, je ne serais peutêtre pas en train d'écrire ces mots ! Reste qu'il est intéressant de se pencher sur les perspectives de la prochaine année, surtout pour se donner un cadre stratégique de placement.

Une correction boursière dont l'ampleur est impossible à prévoir

C'est plus un exercice intellectuel, comme jouer aux échecs, qu'une façon de s'enrichir. Je le répète depuis des années et mes lecteurs le savent : pour faire de l'argent à la Bourse, il faut acheter à bon prix des entreprises de qualité et les garder longtemps, très longtemps.

Il y a 12 mois, en pleine crise financière, les perspectives étaient atroces. Un an plus tard, on peut pousser un " ouf " de soulagement collectif. La catastrophe a été évitée et, en prime, les indices boursiers ont rebondi de façon spectaculaire.

De quoi justifier une pause pour y aller d'un " merci " en ce début d'année.

C'est justement un peu trop le temps des réjouissances en Bourse. Il faut s'attendre à ce que les investisseurs cherchent et trouvent un prétexte pour prendre des profits. Ce sera alors le début d'une correction dont la durée et l'ampleur sont impossibles à prévoir.

De meilleures statistiques économiques pourraient s'avérer le catalyseur au recul boursier. Pourquoi ? Parce que beaucoup d'investisseurs voudront vendre des actions avant que la Réserve fédérale (Fed) n'annonce un changement de sa politique monétaire.

Si la reprise économique se confirme, la Fed et les autres banques centrales adopteront des politiques monétaires moins accommodantes. Ce qui signifie des hausses de taux d'intérêt. Et cela se produira probablement en 2010.

Je ne prévois pas d'effondrement boursier, loin de là. D'ailleurs, je n'ai pas de cible à vous offrir. Je laisse cela aux spécialistes du tir à l'arc. Par contre, il est raisonnable de s'attendre à une année moins faste.

La santé, un secteur attrayant

Cette éventuelle correction provoquera un changement de leadership à la Bourse. Les titres les plus susceptibles de profiter de la reprise économique sont ceux qui ont créé le premier élan haussier.

Parmi ceux-ci, il y a les sociétés actives dans les secteurs reliés aux ressources naturelles.

On peut s'attendre à ce que les investisseurs se tournent vers les secteurs moins cycliques et ceux qui ont moins bien performé.

Parmi ceux-ci, il y a celui de la santé. D'abord, il n'a pas performé comme les principaux indices en 2009. Cela est dû au contexte politique aux États-Unis : le projet de réforme du président Obama a effrayé les investisseurs.

Enfin, plusieurs titres de ce secteur porteur à long terme se négocient à des ratios cours/bénéfice attrayants.

Selon Ed Yardeni, président et stratège en chef de Yardeni Research, le secteur de la santé aux États-Unis est aussi déprimé qu'en 1993, lorsque Bill et Hillary Clinton ont tenté d'imposer leur réforme. La beauté de ce secteur réside dans le fait qu'il pourrait bien performer, peu importe la vigueur de la reprise.

Une reprise américaine toujours aussi fragile

Lorsqu'on réfléchit à ce qui pourrait faire déraper les marchés financiers, on obtient une liste assez longue, merci !

Commençons par la situation géopolitique. Israël pourrait régler le cas de l'Iran par la force. L'attaque des installations nucléaires iraniennes ferait exploser les prix du pétrole. Un tel choc pourrait au moins repousser la reprise américaine dans le temps.

Il faut également avoir à l'oeil les élans de protectionnisme qui se manifestent un peu partout dans le monde, à commencer par la Chine. Une partie de la reprise mondiale dépend de la vigueur de l'économie chinoise. Or, pour favoriser leur activité économique, les autorités de ce pays maintiennent leur devise à des niveaux artificiellement bas.

Inutile de pointer du doigt les Chinois : ils ne font qu'imiter les États-Unis.

Les pays voisins du géant asiatique et tous leurs partenaires commerciaux exercent des pressions pour que la Chine réévalue sa devise, sans succès. Pour se défendre dans ce contexte, leur seule arme devient la dévaluation de leur devise, comme le Vietnam l'a fait à la fin novembre. Si d'autres pays l'imitent, cela pourrait provoquer un mouvement généralisé de dévaluations.

L'étape suivante c'est d'ériger des barrières commerciales, ce qui, encore là, pourrait faire boule de neige et pousser la planète en dépression.

Enfin, la reprise américaine demeure fragile, voire aléatoire. Si la reprise flanche, les marchés boursiers réagiront très mal.

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