Inspiré du home staging, ce concept de dépersonnalisation et de mise en valeur de propriété, le business staging vise à créer les meilleures conditions pour augmenter la valeur d'une entreprise et la vendre au meilleur prix possible. Une stratégie qui pourrait s'avérer profitable pour les milliers de propriétaires de PME au Québec qui sont appelés à vendre ou à transmettre leur entreprise dans les prochaines années, et dont l'entreprise constitue souvent le fonds de pension.

La région de l'Érable, qui comprend les localités de Plessisville et Princeville, dans le Centre-du-Québec, compte plusieurs entreprises qui pourraient changer de mains dans un proche avenir.

Voilà pourquoi le Centre local de développement (CLD) de l'Érable vient de lancer un projet pilote de business staging, auquel participent cinq entreprises de la région (deux dans l'industrie du meuble, une dans les technologies et les deux dernières dans l'industrie du métal). «Elles ne sont pas encore à vendre, mais veulent se préparer à un éventuel transfert», souligne M. Caron. Ce projet a été mis sur pied en collaboration avec le Centre local d'emploi, le ministère des Finances et de l'Économie du Québec et la SADC Arthabaska-Érable.

«Une entreprise qui ferme, c'est évidemment une grande perte. Nous voulons non seulement trouver des acheteurs pour les entreprises susceptibles d'être vendues, mais aussi les faire croître», souligne Dany Caron, commissaire industriel au CLD de l'Érable, dont le territoire compte environ 180 entreprises manufacturières.

Doubler le prix de vente

La valorisation d'entreprises est un processus visant à maximiser la valeur d'une entreprise pour faciliter sa vente éventuelle. «Le business staging permet d'augmenter de façon importante le prix de vente d'une entreprise et même d'améliorer les chances de la vendre», affirme Patrice Vachon, associé du cabinet d'avocat Fasken Martineau, qui se spécialise dans les acquisitions et les ventes de PME.

Selon M. Vachon, un dirigeant d'entreprise peut s'attendre à doubler la valeur de son entreprise «en mettant les efforts nécessaires pour corriger les bobos».

«Il ne s'agit pas de mieux habiller l'entreprise en camouflant les défauts. C'est un exercice rigoureux qui permet de dresser un portrait des forces et faiblesses de l'entreprise et d'apporter les correctifs nécessaires», ajoute Mario Lebeau, président de Coplan, un consultant en développement des affaires.

L'objectif principal : améliorer le chiffre d'affaires et la rentabilité de l'entreprise. Le processus s'amorce par un diagnostic des principales fonctions de l'entreprise. «L'accroissement de la valeur passe nécessairement par une étude approfondie de l'ensemble des activités de l'entreprise», indique M. Lebeau.

Tout y passe : le management, les relations de travail et la rémunération, les ratios financiers, la diversification de la clientèle et des sources d'approvisionnement, les systèmes informatiques, les activités de R-D et les questions de développement durable.

«Si un entrepreneur veut vendre son entreprise demain matin, il est évidemment trop tard pour faire du business staging», souligne M. Vachon, en précisant que la démarche peut prendre de 12 à 24 mois et coûter de 5 000 à 10 000 $.

Mais si l'objectif de la mise en valeur est d'améliorer les façons de faire et la rentabilité d'une entreprise, ne s'agit-il pas d'un exercice que tout dirigeant devrait faire régulièrement même s'il ne souhaite pas vendre sa société ?

«C'est effectivement une démarche qui s'adresse à toute entreprise qui veut améliorer sa situation financière, et non seulement à celles qui cherchent un acheteur», répondent MM. Vachon et Lebeau.