"Pour survivre, l'information payante devra être de qualité"

Publié le 01/08/2009 à 00:00

"Pour survivre, l'information payante devra être de qualité"

Publié le 01/08/2009 à 00:00

Dans La fin des journaux et l'avenir de la communication, vous évoquez la disparition des journaux. N'y a-t-il vraiment aucun avenir pour la presse écrite ?

Il y a bien entendu un élément de provocation dans ce titre, pour réveiller les éditeurs de journaux en Europe, surtout en France, où on a tendance à ne pas regarder la vérité en face. Les journaux sont menacés. Ils ne vont pas tous disparaître, mais personne n'est à l'abri, pas même le New York Times et Le Monde, deux institutions en difficulté. Le modèle de la presse d'information de qualité de masse est cassé. Depuis le 19e siècle, ce modèle repose sur un financement par la publicité. Or, la publicité a irrémédiablement quitté le papier; bien sûr, pas totalement, mais on ne reverra plus jamais les niveaux qui ont permis de financer les salles de rédaction des quotidiens de qualité. La presse magazine vit la même problématique.

Quels médias survivront à cette crise sans précédent ?

Il y aura toujours des gens qui auront besoin d'information de qualité. Si elle n'est pas gratuite, ils accepteront de la payer, mais à la condition qu'elle offre une valeur ajoutée. Pour survivre, tout média doit se demander quelle valeur ajoutée il apporte. Ainsi, au lieu d'offrir le service à 50 plats, il doit plutôt offrir quelques plats, mais de grande qualité. L'agence de presse Bloomberg est un bon exemple : elle offre une information financière de haute qualité qu'il faut payer très cher [un abonnement au service professionnel de Bloomberg coûte environ 25 000 $ par année]. Pour sa part, l'information de moyenne qualité est condamnée à disparaître. L'information de l'avenir sera soit du côté de la nouvelle brute, gratuite, soit elle offrira une forte valeur ajoutée, et là, ce sera payant et probablement assez cher.

Quel sera l'effet sur la démocratie si les riches ont accès à une information de qualité, et les pauvres, à une information médiocre ?

Nous assisterons à une fragmentation de la vie politique et à l'accroissement des inégalités. Cette cassure survient alors qu'il y a un désintérêt pour l'information. Aujourd'hui, nous savons moins de choses sur les autres pays qu'il y a 20 ans. Les frasques de Silvio Berlusconi [le premier ministre italien] sont connues. Mais on ne sait pas pourquoi, malgré tout, les Italiens votent encore pour lui.

francois.normand@transcontinental.ca

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