Passer du financement d'entreprises au financement de projets

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Passer du financement d'entreprises au financement de projets

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Comment ressusciter un secteur presque moribond ? L'équipe de GeneChem, un fonds de capital de risque qui vient d'être sélectionnée pour mettre sur pied le nouveau fonds d'amorçage en biotechnologies, avance une solution : en finançant, non pas des entreprises, mais des projets, et en misant sur la vente de licences.

" Créer une entreprise chaque fois qu'on veut fabriquer un produit est un modèle qui ne tient plus la route, explique Louis Lacasse, président de GeneChem. Cela demande une infrastructure lourde et coûteuse, une équipe de gestion, un laboratoire, etc. "

Le nouveau modèle, qui a cours en Suède, par exemple, consiste à financer plusieurs projets, sans créer de structure juridique. Lorsqu'ils ont atteint certains stades, on les vend sous forme de licences à des pharmaceutiques. Quant aux projets qui n'atteignent pas leurs jalons, ils sont défaits rapidement.

De l'argent frais

Le nouveau fonds s'appellera AmorChem, et on espère qu'il parviendra à 50 ou 60 millions de dollars, plutôt qu'aux 40 millions prévus, ce qui lui permettrait de financer une quarantaine de projets. Parmi les secteurs ciblés : le médicament, bien sûr, mais aussi le diagnostic, les nutraceutiques et l'instrumentation médicale, précise M. Lacasse.

GeneChem a conclu avec l'Institut de recherche en biotechnologies (IRB) une entente qui lui permettra d'utiliser son infrastructure et ses expertises. De plus, on créerait au sein de l'IRB une entreprise de chimie médicinale pour mieux contrôler le développement des produits. Un comité consultatif, formé de représentants de pharmaceutiques (Novartis, Merck Frosst, Mitsubishi, Roche, Pfizer, Kyowa Hakko Kirin) est également prêt à se mettre à l'oeuvre.

L'équipe de M. Lacasse est bien rodée : sept experts qui travaillent ensemble depuis 10 ans et qui ont géré trois fonds, dont le plus récent s'appelle AgeChem. M. Lacasse mentionne que certaines des entreprises financées, issues du Québec et des États-Unis, ont obtenu des rendements se situant entre 10 et 20 %, fait rare dans cette industrie. Avant de diriger GeneChem, Louis Lacasse a passé 10 ans à la tête du secteur de la santé chez Sofinov tandis qu'un autre associé, Martial Lacroix, était l'un des fondateurs de Biochem Pharma.

Cependant, malgré toute l'expertise et la bonne volonté, il faudra plus qu'un fonds d'amorçage pour revitaliser le secteur des biotechnologies, affirme M. Lacasse. " Il nous faut des actions accréditives, comme dans le secteur des mines ", lance-t-il, ajoutant que " des sources de capital additionnelles sont requises à tous les stades de développement des entreprises en biotechnologies si nous voulons avoir un secteur viable au Québec. "

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