Mieux soutenir l'amorçage des pousses technos

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Mieux soutenir l'amorçage des pousses technos

Publié le 10/04/2010 à 00:00

D'ici quelques semaines, si tout se passe comme prévu, trois nouveaux fonds de capital d'amorçage devraient voir le jour au Québec : un fonds dédié aux technologies de l'information et des communications (TIC); un pour les biotechnologies et le dernier pour les technologies propres, les cleantech comme on les appelle généralement.

Ces fonds de capital de risque, qui s'élèveront à au moins 41,25 millions de dollars chacun, recevront 16,5 millions d'Investissement Québec et autant du Fonds de solidarité de la FTQ et de la société en commandite FIER Partenaires s'ils réussissent à trouver chacun au moins 8,25 millions chez des partenaires privés. La formule en est donc une de 4 $ du public pour 1 $ du privé.

Les équipes responsables du lancement des trois fonds viennent d'être choisies. Et elles ne proposent rien de moins qu'un nouveau modèle d'affaires. Nous vous les présentons.

Depuis deux ans, les milieux montréalais du Web, de la mobilité et du multimédia sont en effervescence. De jeunes entrepreneurs, la tête remplie d'idées, créent des logiciels qu'ils partagent ensuite avec leur entourage. Ce sont des étudiants, des employés de sociétés technos ou autres... tous animés de la passion du numérique et du désir de faire leur marque dans la nouvelle économie.

Ils échangent entre eux par l'entremise de blogues et de réseaux sociaux comme Twitter. C'est comme cela aussi qu'ils se donnent rendez-vous pour des petits-déjeuners ou des cocktails, au cours desquels ils se présentent leurs projets, discutent des problèmes qu'ils rencontrent et parlent de création d'entreprises.

Ces réseaux organisent aussi des conférences informelles, où sont présentés les meilleurs projets. Ainsi, Start Up Camp, dont la sixième édition aura lieu le 6 mai, réunira plus de 500 adeptes, dont plus d'une centaine d'entrepreneurs et de financiers.

Voici comment cela fonctionne. Les entrepreneurs s'inscrivent en ligne, en mettant le nom de leur projet et le résume en une phrase. Les investisseurs intéressés à assister à l'événement s'inscrivent et choisissent cinq projets, parmi ceux qui les allument le plus. C'est en compilant les sélections qu'on obtient les cinq projets les plus populaires. Ceux-ci feront l'objet d'une présentation devant la salle, suivie d'une période de questions. L'entrepreneur déçu de ne pas avoir vu son projet choisi ira à la conférence, apprendra des autres participants et tentera d'offrir la prochaine fois une meilleure proposition...

C'est grâce à ce modèle collaboratif que se créent maintenant des entreprises prometteuses en TIC. Et cela ne se passe pas seulement à Montréal, mais aussi à Ottawa, à Toronto, en Californie...

Montreal Start Up, un fonds de capital d'amorçage de 5 millions de dollars lancé en 2008 à Montréal (avec le soutien de Québec, du Fonds de solidarité et d'une vingtaine d'anges financiers) figure parmi les premiers à avoir décelé la tendance. Le groupe a financé une douzaine d'entreprises, dont une, Beyond the Rack, est passée à l'étape de la commercialisation, tandis que les autres ont obtenu des financements additionnels trois fois plus élevés que la mise de fonds initiale.

L'équipe de Montreal Start Up vient d'être choisie pour mettre sur pied le futur fonds d'amorçage en TIC. S'il voit le jour, le fonds s'appellera Founder Fuel Ventures.

Pousser plus rapidement les entreprises vers la sortie

Montreal Start Up veut mettre en place le premier " accélérateur d'entreprises technologiques " au Québec, à l'image des récentes initiatives entreprises aux États-Unis, comme Tech Stars et Y Combinator. La formule consiste à former, à la suite d'un concours, une dizaine d'équipes de jeunes entrepreneurs talentueux, et de les faire travailler ensemble, sous un même toit, pendant une période de temps donnée, c'est-à-dire trois ou quatre mois, avec pour objectif de produire un prototype de leur produit. Pendant cette période, ils travailleront chacun sur leur projet, mais interagiront avec les membres des autres équipes pour aborder des problèmes communs - des défis technologiques ou de marketing, par exemple. Les équipes partageront leurs idées, apprendront les unes des autres. Elles seront aussi accompagnées de mentors durant le projet. À la fin du processus, elles obtiendront du financement additionnel pour poursuivre leur R-D, ou seront prêtes pour la commercialisation, tandis que d'autres abandonneront leur projet. Mais tous auront appris quelque chose. La différence entre ce concept et celui d'incubateur ? L'incubateur protège l'entreprise, l'accélérateur la pousse vers la sortie, expliquent-ils.

La démocratisation de l'innovation

Lors d'une rencontre avec Les Affaires, l'équipe de Montreal Start Up a parlé avec enthousiasme de la nouvelle culture qui émerge en TIC, une culture où l'on n'a pas peur de faire voler ses idées, où la transparence est un mode de vie, où l'on apprend plus en partageant qu'en travaillant seul. Telle est cette nouvelle culture, qu'ils appellent " la démocratisation de l'innovation ".

( LEXIQUE )

Amorçage: Premier stade de développement de l'entreprise. À ce moment, elle est une entité en développement qui n'a pas encore d'activités commerciales et qui a besoin de financement pour la R-D de ses produits, comme la fabrication d'un prototype.

Démarrage: Lorsque l'entreprise commercialise ses produits.

Source : Thomson Reuters

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