Avec l'américaine Meubles Ashley déjà dans sa cour, Meubles Léon sent le besoin de s'endetter pour tripler sa taille en avalant sa rivale albertaine The Brick, elle-même sauvée par l'assureur Fairfax, il y a trois ans.

Après la transaction de 700 millions de dollars, Meubles Léon (Tor., LNF, 11,80 $) réalisera des revenus de deux milliards de dollars, estime Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux.

«Léon paie un prix raisonnable pour s'approprier 20 % du marché du meuble au Canada», précise l'analyste.

Meubles Léon compte exploiter les 76 enseignes Léon et les 228 magasins Brick (Tor., BRK, 5,40 $) côte à côte, comme le font Best Buy et Future Shop. Les synergies viendront surtout d'un meilleur pouvoir d'achat.

Le détaillant familial de quatrième génération augmente aussi sa présence dans l'Ouest où l'économie se porte mieux qu'ailleurs au pays. Après la transaction, 44 % des magasins y seront situés.

Le ralentissement immobilier et des consommateurs moins dépensiers limiteront la croissance des ventes à moins de 5 % au cours des prochains trimestres, prévoit M. MacLeod. «Les bons flux de trésorerie donneront aux deux détaillants les moyens d'annoncer davantage pour attirer des clients, tout en remboursant la dette», dit-il.

Il augmente son cours cible de 12 $ à 13 $, mais ne recommande pas l'achat du titre, car le gain potentiel est de 10 %.

Un rival pour BMTC

Léon deviendra aussi un rival beaucoup plus imposant pour le détaillant québécois Groupe BMTC (Tor., GBT.A, 14,95 $) qui exploite les magasins Brault et Martineau et Ameublements Tanguay.

«Au Québec, BMTC reste l'acteur dominant et connaît bien ses clients. La transaction ne devrait pas déclencher d'importants changements chez Brick au Québec ni de guerre de prix», indique Alain Chung, gestionnaire chez Claret.

22 Nombre de magasins qu'exploiteront Meubles Léon et The Brick au Québec. Deux sont situés sur la rive sud de Montréal, à 1,8 kilomètre l'un de l'autre, ou à quatre minutes en voiture.