Les Québécois s'invitent au Black Friday

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Les Québécois s'invitent au Black Friday

Publié le 06/12/2008 à 00:00

Les Québécois ont été nombreux à prendre d'assaut les centres commerciaux de Plattsburgh au lendemain de l'Action de grâces américaine, comme a pu le constater le journal Les Affaires.

Aux États-Unis, le vendredi suivant la Thanksgiving est une tradition au même titre que le Boxing Day du 26 décembre. Surnommée Black Friday, cette journée lance officiellement la période du magasinage de Noël chez nos voisins du sud.

On l'appelle vendredi noir en référence à la couleur avec laquelle on écrivait le montant des profits dans les livres comptables à l'époque pré-informatique. La journée se veut l'une des plus rentables de l'année pour les détaillants.

On joue du coude

À notre arrivée en ville, les stationnements du Wal-Mart et du K-Mart étaient bondés. Rien d'anormal, direz-vous, sauf qu'il était cinq heures et demie du matin.

À 6 heures, les portes du nouveau magasin Target du centre commercial Champlain ouvraient enfin, laissant entrer les clients qui patientaient en faisant la queue sur plus de 100 mètres.

" Je me suis levé à 2 heures et demie du matin. Ça valait le coup ", nous dira plus tard Bryan Borden, d'Elizabethtown, dans l'État de New York, pendant une pause bien méritée, entouré de ses paquets.

Qu'est-ce qui fait courir les foules ? Les aubaines, les aubaines, les aubaines ! Une télé à écran plat de 26 pouces se vendait 299 $ US. Un jeu Guitar Hero pour console Wii était soldé à 59 $ US, un jeu que Toys R Us vend chez nous 209 $.

Clients québécois

" C'est bien mieux que le Boxing Day, parce que les soldes sont avant Noël ", dit André, un Montréalais d'une trentaine d'années.

Nous l'avons croisé sur le stationnement face au magasin Best Buy. Il avait invité ses amis Denis et Karen Taylor, de Loretteville, à Québec, à se joindre à lui pour le voyage. Rusés, ils avaient acheté leurs dollars américains cet été.

" Le Black Friday et le CyberMonday sont des phénomènes américains et les Québécois sont aussi des Nord-Américains ", fait remarquer Harry Bolner, vice-président de Fusepoint, une entreprise de consultants en sécurité informatique.

Le Cyberlundi, qui suit immédiatement Thanksgiving, est l'équivalent en ligne du Black Friday. Selon M. Bolner, ce serait aussi le jour de l'année où il se fait le plus de transactions en ligne.

Pour ce qui est du vendredi noir, en tous cas, les Québécois ont assumé leur américanité. Dans le stationnement du centre Champlain, environ une voiture sur 20 était immatriculée au Québec. Dans les magasins, toutefois, on n'entend guère parler français.

" En milieu anglophone, où les gens sont plus exposés à la télé américaine, le Black Friday est sans doute plus connu ", dit Joël Paquin, président de Paquin Recherche et Associés, une société d'études de marché et de localisation.

Le voyage vaut-il le coût ?

Mais les économies valent-elles le voyage, alors que le dollar canadien ne s'échange plus qu'à 0,789 $ US, s'interroge tout haut le consultant ?

" Oh yes " répond sans hésiter Cheyeanne Williams, de Kahnawake. Elle en est à son deuxième Black Friday à Plattsburgh. Mère d'un jeune bébé, elle a particulièrement apprécié les soldes de vêtements chez JC Penney.

Jacques, qui est venu de Montréal dans la nuit en compagnie de sa mère, s'est procuré une minichaîne stéréo avec lecteur de cassettes chez Best Buy pour moins de 350 $ US. " Je n'en trouve plus à Montréal ", dit-il.

Tous ne sont pas satisfaits. Robert Tappin, de Pierrefonds, ne cache pas sa déception. " On ne trouve rien de spécial ", se plaint-il, les mains vides. Mais Plattsburgh a quand même un magasin Target, lui souligne-t-on. " Qu'ils le gardent pour eux ", réplique-t-il avant de s'engouffrer dans sa voiture.

Quant à Anna Dass, de Montréal, elle ne reviendra pas à Plattsburgh. " L'an dernier, j'étais allée à New York, c'était mille fois mieux. "

Magasiner dans la grosse pomme ne manque certes pas d'intensité. On raporte qu'un employé de Wal-Mart a été piétiné à mort à Long Island cette année, victime de l'hystérie des lève-tôt.

andre.dubuc@transcontinental.ca

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