Le pouvoir glisse vers les pays émergents

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Le pouvoir glisse vers les pays émergents

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Par François Normand

En marge du dernier sommet du G20 à Pittsburgh, la banque britannique HSBC a annoncé qu'elle transférera en 2010 son siège social de Londres à Hong-Kong, en Chine.

Bien que l'institution y profitera d'avantages fiscaux, elle veut surtout être au coeur de la croissance économique dans l'avenir. "L'Asie et la Chine sont le centre de gravité du monde", confiait d'ailleurs récemment au Financial Times le président de la banque, Stephen Green.

La décision de HSBC est un signe que le pouvoir économique (et donc le pouvoir politique) migre des pays occidentaux vers les économies émergentes, un phénomène qui bouleverse l'ordre mondial en place depuis près de deux siècles.

Vous avez encore des doutes ? Actuellement, trois pays occidentaux figurent parmi les cinq principales économies de la planète, soit les États-Unis, l'Allemagne et la France - le Canada occupe le 11e rang. Or, en 2050, les États-Unis seront le seul pays dit aujourd'hui développé qui sera présent dans ce top 5, selon la banque d'affaires Goldman Sachs.

La Chine sera alors, et de loin, la première économie de la planète, avec un produit intérieur brut (PIB) nominal qui atteindra 70 710 milliards de dollars américains (G $), 16 fois sa taille actuelle.

L'empire du Milieu sera suivi des États-Unis (38 514 G$), de l'Inde (37 668 G$), du Brésil (11 366 G$) et du Mexique (9 340 G$).

Le Canada, lui, aura la 16e économie mondiale (3 149 G$), mais son PIB équivaudra cependant à 1/22e de celui de la Chine. Actuellement, le PIB chinois est trois fois plus important que celui du Canada.

"Le taux de croissance des économies émergentes est beaucoup plus élevé que celui des économies occidentales", souligne Francis Généreux, économiste au Mouvement Desjardins. Mais selon lui, loin de s'appauvrir, les pays occidentaux peuvent profiter de ce transfert de pouvoir économique en exportant des biens et des services dans ces pays.

Bien entendu, il s'agit de prédictions et beaucoup d'événements peuvent survenir dans les quatre prochaines décennies; une récession mondiale, une crise énergétique ou des désastres environnementaux pourraient retarder, par exemple, l'ascension de la Chine au sommet de la pyramide économique.

Mais la tendance de fond est là, et sans équivoque : nous assistons à un transfert progressif du pouvoir économique et politique des pays développés vers les économies émergentes. L'agonie du G8 au profit du G20 en est un exemple éloquent.

francois.normand@transcontinental.ca

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