Le mentorat comme outil de fidélisation

Publié le 06/07/2013 à 00:00

Le mentorat comme outil de fidélisation

Publié le 06/07/2013 à 00:00

Il semble que le véritable chemin pour toucher le coeur d'un homme passe par son estomac. Mais quand il s'agit de fidéliser ses employés, le mentorat supplante les petits plats.

«Il fidélise nos talents», affirme Martine Normand, vice-présidente des ressources humaines chez Xerox Canada, rencontrée lors de la Grande conférence Les Affaires sur le mentorat, en juin. «Depuis que nous avons lancé ce programme [il y a deux ans], 99 % des mentors et 96 % des mentorés sont restés dans l'entreprise.» Si le taux de roulement du personnel est en chute libre, c'est parce que les employés se sentent valorisés, «surtout la génération Y», indique Mme Normand.

Depuis le lancement du programme chez Xerox Canada, le nombre de participants a explosé. En 2011, l'entreprise comptait 25 mentors. Ils étaient 125 l'an dernier. En 2013, l'organisation estime que ce nombre pourrait doubler. Si la croissance est exponentielle, c'est parce que la multinationale américaine y croit, assure Mme Normand. Les employés restent plus longtemps et en prime, la productivité augmente.

Pour les employés, les avantages de ces programmes dépassent largement le simple soutien professionnel. «En fait, c'est un espace de liberté où les employés se sentent à l'aise de parler», soutient Pierre-Paul Gingras, président de RCMG et associés, une firme de consultants en ressources humaines. «Les participants jouissent d'un soutien émotionnel, dans une relation de confiance.»

Veiller au bon jumelage

Au moment où M. Gingras abordait la question critique du jumelage entre mentors et mentorés pendant sa conférence, Yann Hébert, conseiller au mentorat de la Banque Nationale, l'a relancé. «Tu sais de quoi je parle, Pierre-Paul !»

De fait, RCMG a collaboré avec la banque québécoise pour «démarrer ce programme afin de faciliter l'intégration des recrues et d'accélérer le développement du leadership, explique Yann Hébert. Mais attention ! Quand il est question de jumelage, la chimie entre deux personnes est difficile à prévoir».

Et c'est justement parce que le coeur est pointilleux que le jumelage est encadré par les entreprises. À la Banque Nationale, on a l'impression que c'est une petite agence de rencontre qui est à l'oeuvre. Des «matchs potentiels» basés sur la complémentarité sont déterminés, et par la suite, l'entreprise organise un premier rendez-vous.

Quand la relation fonctionne, la Banque se retire rapidement du processus. Le mentorat, ce n'est pas du «coaching», plutôt axé sur la relation professionnelle. Pour cette raison, les mentors et les mentorés viennent souvent de deux secteurs différents de l'entreprise et n'ont pas de liens hiérarchiques entre eux.

Par ailleurs, ces relations demeurent strictement confidentielles. «On veut éviter que la machine à rumeurs se mette en marche, souligne Yann Hébert, de la Banque Nationale. Les gens pourraient penser [à tort] que ceux qui bénéficient du mentorat ont un problème...»

Martine Normand, de Xerox Canada, estime pour sa part que «des fois, les gens ne voient pas l'intérêt, mais il faut leur faire voir la lumière !»

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