"Le directeur des systèmes d'information a son mot à dire en cette période de crise"

Publié le 02/05/2009 à 00:00

"Le directeur des systèmes d'information a son mot à dire en cette période de crise"

Publié le 02/05/2009 à 00:00

Une entrevue avec la personnalité du mois en technologies de l'information, nommée par le Réseau Action TI et le journal Les Affaires.

Qu'est-ce que les technologies de l'information peuvent pour votre entreprise en ces temps de crise ? Beaucoup : elles peuvent renforcer l'innovation, aider à décrocher des contrats, voire soutenir les efforts de rationalisation.

Mais, pour cela, il importe que les TI et leur principal responsable, le directeur des systèmes d'information (DSI) - CIO en anglais - ait un réel mot à dire dans les orientations stratégiques de l'entreprise, martèle depuis plusieurs années l'un des plus respectés DSI de la province, Robert Proulx, de Bombardier.

Journal Les Affaires - Des dirigeants d'entreprise sous-estiment encore le rôle et l'importance des TI et, par ricochet, celle du directeur des systèmes d'information. En cette période de crise, une telle attitude est très préjudiciable, n'est-ce pas ?

Robert Proulx - C'est certain. Je suis encore surpris de voir que, dans 4 entreprises sur 10, le DSI ne se rapporte pas directement au président, mais au chef des finances.

Or, il est primordial que le DSI soit considéré comme un membre à part entière de l'équipe de direction et que son rôle soit clairement différencié de celui d'un vice-président informatique, ce technicien qui fait tourner un service de l'entreprise à caractère plus technique que les autres.

En tant que membre de l'équipe de direction, le DSI contribue aux orientations stratégiques de l'entreprise.

JLA - Au Québec, le tissu industriel est composé en grande majorité de PME. C'est peut-être un luxe pour ces dernières d'avoir à la fois un directeur des systèmes d'information et un vice-président informatique ?

R.P. - Un DSI peut très bien assurer les tâches d'un vice-président informatique, mais quelles que soient l'ampleur de ses tâches et la taille de l'organisation, il doit relever directement du président. Quand on ne se rapporte qu'au responsable des finances, il est difficile d'apporter sa voix dans la stratégie globale, car les TI sont alors considérées comme un simple poste de dépenses.

JLA - Quels sont les gestes à poser pour exploiter le plein potentiel des TI et pour qu'elles fournissent une souplesse à la fois financière et concurrentielle ?

R.P. - Le DSI doit avoir un rôle d'influence, mais la haute direction doit aussi posséder de bonnes notions en TI et avoir le goût d'en discuter. Elle a bien des notions en marketing, en finance ou en ressources humaines, des secteurs jugés cruciaux. Pourquoi pas en TI, un service tout aussi essentiel quand on sait l'exploiter à fond ?

Les équipes de direction, même dans les plus grosses entreprises, passent très peu de temps à discuter des TI. Il faut aussi qu'il y ait dans le plan stratégique global de l'entreprise un volet concernant les TI et leurs impacts. Il faudrait avoir le réflexe, lors de l'élaboration de ce plan annuel, de voir comment les responsables des différentes divisions peuvent tenir compte des TI dans leur stratégie, comment ils peuvent les utiliser, quels bénéfices ils peuvent en tirer.

JLA - Comment, dans le contexte actuel, les TI peuvent-elles aider les organisations à tirer leur épingle du jeu ?

R.P. - Je conseille aux DSI de fournir leur part dans l'effort de rationalisation des activités. Cela augmentera d'ailleurs leur crédibilité aux yeux de la haute direction. Pensez à la virtualisation des serveurs. Autre stratégie TI efficace à court terme : l'uniformisation du parc d'appareils sans fil, avec soit BlackBerry, soit des iPhones, mais pas les deux. Pensez aussi à mettre sur pied une politique quant à la juste utilisation de ces téléphones. Un cadre m'a déjà remis une facture téléphonique annuelle de 50 000 $ pour son BlackBerry, alors qu'en moyenne ces frais avoisinent 3 000 $. Ce cadre ne connaissait nullement les conditions de son forfait, les frais supplémentaires en cas de dépassement, les frais d'itinérance, etc. Depuis, je me fais un point d'honneur de sensibiliser le personnel dirigeant à ce sujet.

jerome.plantevin@transcontinental.ca

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