La réduction des prévisions de bénéfices mine la reprise

Publié le 24/01/2009 à 00:00

La réduction des prévisions de bénéfices mine la reprise

Publié le 24/01/2009 à 00:00

Une nouvelle réduction des prévisions de bénéfices, déjà faibles, retardera la reprise boursière.

Chad McAlpine, stratège de RBC Marchés des Capitaux, souligne que l'ampleur de la récession pourrait jouer un vilain tour aux investisseurs cette année. Et les perspectives ne sont guère plus réjouissantes pour 2010, dit-il.

Selon lui, le consensus des analystes prévoyant un repli de 7,5 % des bénéfices des entreprises du S&P/TSX est encore insuffisant pour refléter l'état réel de l'économie.

M. McAlpine s'attend plutôt à une chute de 11,6 % des bénéfices pour 2009.

"Les indices boursiers affichent un piètre rendement durant deux ans lorsque les prévisions pour les 12 prochains mois atteignent un plancher au cours d'un cycle économique", dit M. McAlpine. Il prévoit que le S&P/TSX pourrait toucher un plancher de 6910 points d'ici la fin de 2010.

Courte embellie

Mais tout n'est pas perdu. Le stratège constate que cette période comporte habituellement un court rebond boursier de quatre à six mois, avant que les indices ne touchent un nouveau plancher. Le défi consiste à bien évaluer le moment de cette embellie.

M. McAlpine suggère l'achat de titres de sociétés des secteurs de la santé, de la consommation essentielle et des services aux collectivités, puisqu'ils sont habituellement moins sensibles aux revers économiques.

Même constat aux États-Unis

Du côté américain, Tobias M. Levkovich, stratège chez Citigroup, croit aussi que les prévisions de bénéfices pour 2009 sont encore trop optimistes.

Les experts des maisons de courtage prévoyaient à la mi-janvier une croissance des bénéfices de 4,3 % en 2009. Citigroup prévoit plutôt un recul de 14,5 %. "Notre indicateur précurseur des bénéfices reste exceptionnellement faible, ce qui nous porte à croire que les prévisions les plus prudentes sont encore trop élevées", explique M. Levkovich.

Vincent Delisle, stratège de Scotia Capitaux, pense que la tendance boursière de l'année reste une énigme puisque la situation économique et les retombées des plans de relance gouvernementaux sont difficilement prévisibles.

L'investisseur devra faire preuve d'agilité, dit-il. "Le S&P 500 évoluera probablement au sein d'une fourchette de 750 à 950 points, tant qu'il sera impossible de constater l'arrêt du déclin économique", avance M. Delisle.

Peter Gibson, de Valeurs mobilières Desjardins, croit que la Bourse restera longtemps fragile. Le 15 janvier, le stratège a émis l'hypothèse que le S&P 500 devrait remonter à 1100 points d'ici la fin de 2009. Au Canada, le S&P/TSX pourrait regrimper à 11000 points au quatrième trimestre de 2009 ou au premier trimestre de 2010. "Mais nous doutons que les indices pourront se maintenir à ces niveaux au cours des mois qui suivront", ajoute M. Gibson. Une chute du prix des maisons et un resserrement prolongé du crédit pourraient saper le moral des investisseurs.

Un grand défi pour les dirigeants

Plusieurs centaines de sociétés nord-américaines dévoileront leurs résultats du quatrième trimestre d'ici deux semaines. Le maintien de leurs prévisions pour le premier trimestre de 2009 et pour l'exercice constituera le plus grand défi des dirigeants.

Thomas D. Doerflinger, stratège d'UBS, craint une nouvelle baisse des prévisions de bénéfices.

Il croit toutefois que la plupart des sociétés ayant coiffé les attentes au trimestre terminé le 31 décembre ont déjà réduit leurs prévisions pour les prochains mois.

daniel.renaud@transcontinental.ca

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