"La crise financière frappe les banques alimentaires"

Publié le 13/12/2008 à 00:00

"La crise financière frappe les banques alimentaires"

Publié le 13/12/2008 à 00:00

Le ralentissement économique frappe tout le monde. À quel point les organismes communautaires écopent-ils aussi ?

Nous vivons une période extrêmement difficile. Alors que notre clientèle augmente rapidement et que les dons de denrées continuent de décroître, nous percevons une détérioration importante de la situation financière des entreprises. Le premier signal est survenu au printemps, avec la hausse du prix de l'essence. Depuis, la crise du crédit et la crise boursière n'ont fait qu'empirer le problème. Des entreprises nous appellent pour nous prévenir que leurs dons ne seront pas aussi généreux que par le passé. Les fondations, dont la contribution dépend des revenus de leurs placements, ont aussi dû réduire leurs objectifs de dons.

Comment faites-vous face à cette situation ?

Nous sommes en état d'alerte, pour ne pas dire en crise. Des organismes d'aide sont en péril. Et comme dans d'autres secteurs d'activité, des regroupements ne sont pas impossibles. Cela dit, même si nous travaillons déjà avec le minimum, nous demeurons optimistes. Nous ne pouvons pas céder au découragement. À Montréal, 112 000 personnes, dont 36 000 enfants, ont recours chaque mois à un soutien alimentaire. On doit les aider. Ça ne sera pas facile, mais on n'a d'autre choix que de travailler encore plus fort.

Que peut faire le milieu des affaires pour remédier rapidement à la situation ?

Sur le plan individuel, le mieux serait que chacun continue de donner à la mesure de ses moyens. De leur côté, les entreprises doivent aussi continuer de nous aider, soit financièrement, soit par le don de denrées alimentaires. L'industrie laitière, par exemple, nous donne 600 000 litres de lait par année. Catelli nous livre des pâtes. D'autres, comme UPS et KPMG, encouragent leurs employés à faire du bénévolat. Enfin, des entreprises ont décidé de rompre avec la tradition en remplaçant leur fête de Noël par un don à Moisson Montréal.

Et ça suffirait ?

Ce n'est jamais suffisant. Mais si les gens en profitaient pour prendre de bonnes habitudes, souvent contagieuses, ce serait déjà mieux.

martin.jolicoeur@transcontinental.ca

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