"L'investisseur a le pouvoir de défendre des causes sociales"

Publié le 10/10/2009 à 00:00

"L'investisseur a le pouvoir de défendre des causes sociales"

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

L'investissement responsable, c'est bien plus que d'acheter des fonds communs à caractère éthique pour se donner bonne conscience. Comment le définissez-vous ?

C'est exploiter le pouvoir de l'argent pour influer sur les entreprises afin de défendre des causes sociales qui nous tiennent à coeur. Quand on investit dans un fonds éthique, on transfère à des professionnels nos droits de vote et on leur confie la responsabilité de faire avancer des causes environnementales, sociales et de gou- vernance. Les propositions présentées aux banques leur demandant de soumettre au vote des actionnaires leur politique de rémunération sont un exemple récent.

Les actionnaires peuvent soulever des points, mais c'est difficile pour eux de se faire entendre. Comment donner de la valeur à ses droits de vote ?

On peut laisser à des organismes, comme le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires et le Regroupement pour la responsabilité sociale et l'équité, le soin de voter pour nous par procuration et de présenter des propositions aux assemblées. Mais souvent, ces organismes n'ont pas besoin de se rendre jusque là. Ils peuvent négocier en privé avec les entreprises pour qu'elles améliorent leurs pratiques. Les interventions sont de nature diverse : ça peut autant être de demander à Rona la mise en place d'une politique d'approvisionnement en bois qui protège les forêts que de demander à une société minière de créer un comité externe pour étudier le droit à l'eau potable des populations autochtones au Chili. L'idée n'est pas de faire du militantisme, mais de sensibiliser les dirigeants et les actionnaires à une problématique. Aucun actionnaire n'a intérêt à nuire à l'entreprise dans laquelle il investit.

L'investissement responsable englobe aussi la finance solidaire et l'investissement communautaire. De quoi s'agit-il ?

Un épargnant peut investir directement dans des organismes communautaires et des entreprises à vocation sociale. À Québec, le Fonds d'emprunt économique communautaire offre des dépôts à terme qui financent du microcrédit aux petites entreprises. Une partie des dépôts de la Caisse d'économie solidaire Desjardins finance depuis 1971 des projets et des entreprises qui ont une valeur sociale, culturelle et environnementale.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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