L'indienne Suzlon veut plus d'éoliennes au Québec

Publié le 13/10/2012 à 00:00

L'indienne Suzlon veut plus d'éoliennes au Québec

Publié le 13/10/2012 à 00:00

En 1992, Tulsi Tanti a installé deux petites éoliennes sur son usine de textile de Gujarat, en Inde, pour diminuer ses coûts d'énergie. Avec succès. Aujourd'hui, il dirige Suzlon, le quatrième plus grand producteur d'éoliennes du monde. Et le 2 octobre, il est venu dire au ministre des Finances que le Québec peut faire plus concernant l'éolien. Beaucoup plus.

Le patron de la multinationale vient de rencontrer Nicolas Marceau pour promouvoir l'éolien. C'est dans son intérêt supérieur. Son plus important contrat en Amérique est dans la province : 954 mégawatts de turbines pour la française EDF Energies Nouvelles, en vertu des contrats obtenus en appel d'offres d'Hydro-Québec, par REpower, une entreprise allemande que Suzlon a rachetée en 2007. REpower a d'ailleurs installé son siège canadien à Montréal.

Cible de 25 %

En entrevue avec Les Affaires, Tulsi Tanti affirme que le Québec pourrait facilement produire le quart de son énergie avec le vent. «Nous avons proposé une cible de 25 % d'électricité éolienne dans le mix énergétique du Québec, d'ici 2025. C'est une question de volonté. Techniquement et commercialement, il n'y a aucun problème selon nous à intégrer autant d'éolien.»

Dans le passé, Hydro-Québec a plutôt évoqué un seuil de seulement 10 %, en puissance installée, donc encore moins pour ce qui est de l'énergie produite. La société d'État disait ne pas pouvoir garantir que son réseau électrique conservera sa stabilité au-delà de ce seuil, étant donné l'intermittence de l'éolien.

Quel est le point de vue de la société d'État aujourd'hui ? Mystère. «Les orientations sont dictées par le ministère des Ressources naturelles, dit le porte-parole Louis-Olivier Batty. Ce serait bien difficile de vous répondre.»

Le cabinet de la nouvelle ministre, Martine Ouellet, ne nous a pas rappelé pour partager son point de vue.

De son côté, Tulsi Tanti est d'avis que l'hydroélectricité donne à la province un avantage notoire quant à la production éolienne. Si la demande électrique n'est pas élevée au moment où des vents forts font tourner les pales à plein régime, les barrages permettent de stocker l'énergie en fermant les vannes des turbines pendant que les besoins sont limités.

«Ensuite, Dieu a donné une très bonne ressource de vent au Québec, dit-il. Il y a beaucoup de sites très venteux, de première classe, alors que l'Ontario a surtout des sites de second ou de troisième ordre.»

Huit pour cent de ses ventes au Québec

Suzlon a progressivement acquis la totalité des actions de REpower, de 2007 à 2010, pour deux milliards de dollars. Depuis, la filiale allemande se concentre sur le marché éolien dans les pays riches, tandis que la maison mère continue de s'occuper du marché des pays émergents. «Nous avons 20 000 mégawatts d'installés dans 32 pays», dit Tulsi Tanti.

Au Québec, environ un tiers du marché des turbines est entre les mains de REpower. Ses clients sont EDF Energies Nouvelles et Innergex. «Ça représente près de 8 % de notre chiffre d'affaires global», dit Tulsi Tanti.

Pour lui, l'arrivée au pouvoir du Parti québécois est de bon augure. «Ils sont très enthousiastes vis-à-vis des énergies renouvelables, dit-il. Nous croyons qu'ils vont développer l'industrie.»

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