Investir en Bourse, mode d'emploi

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/02/2013 à 09:16

Investir en Bourse, mode d'emploi

Publié le 02/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/02/2013 à 09:16

Commencer à investir en Bourse est difficile, pas mal plus qu'on ne le croit. Il faut d'abord comprendre le langage boursier et comptable, puis amasser suffisamment d'informations sur les sociétés avant de décider d'investir ses premiers dollars.

Toutefois, depuis quelques mois, si je me fie aux commentaires de mes lecteurs, je constate que bien des investisseurs expérimentés se remettent en doute, plus que jamais. Ils ne savent plus vraiment comment exactement aborder le marché boursier.

Par exemple, ce lecteur m'écrit : «J'investis depuis plus de 30 ans avec un succès relatif. J'ai l'impression toutefois d'être un investisseur de moins en moins compétent (ou de plus en plus conscient de ses limites). Pourriez-vous me suggérer "un mode d'emploi" pour investir ?»

Plusieurs lecteurs ont partagé avec moi ce genre d'interrogation. À la suite des montagnes russes que nous avons vécues depuis 20 ans, il est normal de se remettre en cause.

Votre «mode d'emploi» dépendra de votre approche. Ainsi, mon fonctionnement repose complètement sur l'approche fondamentale. Je considère les titres boursiers comme des entreprises qu'on achète sur un horizon temporel de plusieurs années.

Quatre étapes

La première étape de mon mode d'emploi est de trouver des idées. Pour ce faire, je lis et je réfléchis. Mes lectures comprennent des sites financiers et des publications financières comme Les Affaires, Fortune, Forbes, Barron's, etc.

Je recherche des sociétés qui pourraient m'intéresser comme placement à partir de ce qui se passe dans l'actualité financière. Je lis donc les différents reportages sur les entreprises et les secteurs industriels à la quête d'indices pouvant me mettre sur la piste de telles sociétés.

Je regarde de façon assez systématique un grand nombre de résultats financiers publiés par les entreprises en Bourse. Il n'y a pas que la lecture. Vous pouvez avoir une bonne idée en discutant avec un autre investisseur. Mais je vous dirais que, neuf fois sur dix, mes idées me viennent de mes lectures.

Analyser

L'idée est l'étincelle qui amorce le processus de recherche. Cet intérêt est mon point de départ. La deuxième étape de mon processus est d'analyser la société qui a attiré mon attention. Pour ce faire, je vais directement sur son site Internet et consulte la description de ses activités. Ensuite, je lis son plus récent rapport annuel et son plus récent rapport trimestriel. Pour approfondir ma connaissance de l'entreprise, c'est également une bonne idée de lire plusieurs rapports annuels passés et, si l'industrie m'est peu familière, d'en faire autant relativement à ses principaux concurrents.

De plus, je lis sa plus récente circulaire d'information (document officiel invitant les actionnaires à l'assemblée annuelle et décrivant le conseil d'administration, la rémunération des dirigeants, etc.).

Une fois que j'ai une bonne compréhension de l'entreprise, j'analyse sa performance. Selon votre approche et vos critères de sélection, cela peut être différent, mais dans mon cas, je vise des sociétés qui ont une bonne croissance des revenus et des bénéfices, une forte rentabilité et une situation financière impeccable. C'est cela que j'analyse.

La performance passée est facile à étudier. Il est beaucoup plus difficile d'évaluer le potentiel de croissance à long terme d'une société. Or, c'est ce qui déterminera en grande partie si elle sera un bon ou un mauvais placement.

Le dernier travail d'analyse est d'évaluer l'entreprise, en fonction de ses bénéfices actuels et prévus et de tous les éléments de sa performance, et de comparer cette évaluation à sa valeur boursière.

Décider

Ce qui nous amène à l'étape critique d'acheter ou non. La plupart du temps, même lorsque je déniche une société de grande qualité, je constate qu'elle est bien évaluée par les investisseurs. Je continuerai de la suivre, en espérant une occasion de l'acheter au rabais.

Si le titre me semble intéressant au cours actuel, la prochaine étape est de déterminer le pourcentage de mon portefeuille que je veux y investir. La plupart du temps, je commencerai par une participation d'environ 2 %, qui peut aller jusqu'à 5 % selon mon degré de conviction.

Gestion du capital

La dernière étape est le suivi de mon portefeuille. Cela comprend l'aspect décisif de la gestion du capital pour optimiser le rendement par rapport aux risques encourus. Il n'est pas suffisant de trouver de bons titres. Il faut savoir investir plus d'argent dans ses meilleures idées, tout en conservant une diversification adéquate par rapport à sa capacité d'encaisser les mauvais coups.

C'est en gros ma façon d'aborder la Bourse, mon mode d'emploi élaboré au fil du temps. Vous devriez vous en inspirer pour développer votre propre processus de placement et chercher constamment à l'améliorer, année après année. C'est la clé du succès.

DE MON BLOGUE

Bourse

Les privatisations, l'ultime transaction d'initiés

Un lecteur a communiqué avec moi pour se plaindre du phénomène des privatisations de sociétés à capital ouvert. Et il fait valoir des arguments majeurs. Il mentionne qu'avec la privatisation de Dell qui se prépare, «ce sera la deuxième fois qu'on me fait le coup. Cette pratique me semble douteuse sur le plan de l'éthique.» Il y a quelque chose de honteux dans le fait de racheter des actionnaires minoritaires à bas prix, après une mauvaise séquence, pour profiter d'un éventuel redressement. Les acheteurs prétendront tous que le prix offert est équitable, le plus souvent en appuyant leur affirmation sur le fait qu'il représente une prime «intéressante» par rapport au cours moyen des 30 jours précédant l'annonce. La question est de savoir pourquoi un dirigeant, qui connaît mieux la société que n'importe quel autre actionnaire minoritaire, est prêt à offrir une prime «si intéressante» ?

Vos réactions

«Vous avez raison. Je me suis fait faire le même coup par Nurun, anciennement Informission, privatisée par Québecor.»

- Chopin1

«Votre lecteur semble être "tombé amoureux de son titre". Il est toujours frustrant de perdre sur un titre dont on était un believer.»

- jpthoma1

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

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