Hôtels transformés en résidences d'étudiants : après les universités, le privé

Publié le 24/08/2013 à 00:00

Hôtels transformés en résidences d'étudiants : après les universités, le privé

Publié le 24/08/2013 à 00:00

À Montréal, les résidences d'étudiants ont la cote. Après les universités, les entreprises investissent des dizaines de millions de dollars pour aménager des résidences dans d'anciens hôtels et dans des immeubles neufs.

Le 9 juillet, le fonds de placement immobilier américain Campus Crest Communities et la firme d'investissements immobiliers anglo-suisse Beaumont Partners ont annoncé qu'ils étaient les mystérieux acheteurs du Delta Centre-ville, situé à mi-chemin entre l'École de technologie supérieure et l'Université McGill. Quelques jours auparavant, les deux sociétés avaient mis la main sur la compagnie à numéros exploitant l'hôtel.

Les nouveaux propriétaires veulent tirer profit du bassin de 81 500 personnes qui fréquentent à temps plein l'École de technologie supérieure ainsi que les universités McGill et Concordia.

«L'immeuble offrira un éventail de services haut de gamme pour attirer les étudiants universitaires, dont un salon multimédia, un centre d'entraînement et une bibliothèque», précise dans un courriel Hayley Cook, porte-parole de Campus Crest.

L'immeuble, qui compte 711 chambres actuellement, comprendra de 1 100 à 1 300 lits dans des unités simples et doubles à la rentrée de l'automne 2014.

Un projet rentable à coup sûr ?

Directeur du courtier Colliers à Montréal, Andrew Maravita croit que le projet sera rentable à coup sûr. «Ils ont acquis l'hôtel pour environ la moitié de sa valeur au marché, qui est d'environ 120 millions de dollars, dit-il. La rentabilité du projet va être automatique.»

Chez Raymond Chabot Grant Thornton, la directrice du conseil immobilier Andréanne Lavallée se montre plus prudente : «Il faut attirer des occupants à long terme à des loyers concurrentiels, malgré des taux de loyer assez bas», dit-elle.

Mme Lavallée précise que contrairement aux universités, les promoteurs privés doivent payer des taxes foncières, qui peuvent atteindre 800 à 1 200 $ par lit annuellement selon son évaluation.

Un autre hôtel transformé

Qu'à cela ne tienne. Les promoteurs locaux aussi veulent louer aux étudiants. En février dernier, le Groupe Tidan annonçait la fermeture de l'Hôtel Maritime Plaza, qui était alors touché par une grève, rapportait LesAffaires.com. «Lorsqu'une entreprise ne fait pas d'argent, elle a deux options : la fermeture ou la faillite. Malheureusement pour certains, nous avons choisi de ne pas faire faillite», disait Régis Nadeau, administrateur du portefeuille hôtelier de Tidan.

L'entreprise se débarrassait ainsi du problème des employés syndiqués. Et pour la suite des choses, l'entreprise avait déjà en poche les permis pour remplacer la partie basse de l'hôtel par un gratte-ciel de 37 étages. Le Groupe Tidan a d'abord pensé y aménager des copropriétés. Aujourd'hui, il songe plutôt à construire des résidences pour étudiants, même si sa décision n'est pas prise.

«Il y a une demande dans le secteur, souligne Roberto Nidelli, responsable du projet chez Tidan. Concordia n'est pas loin, McGill non plus... On leur a demandé s'ils avaient encore des besoins ; ils ont dit oui. Et il y a déjà un restaurant.»

Voilà qui résume bien l'intérêt d'aménager des résidences d'étudiants dans certains anciens grands hôtels. Ils sont un peu défraîchis, mais comprennent déjà un local pour préparer beaucoup de repas. Ils sont souvent dotés de piscines et de nombreuses salles communes pour des événements.

C'est ainsi que l'Université McGill a acquis trois hôtels depuis 2003 pour y aménager des résidences d'étudiants. Le dernier en date fut l'ancien Courtyard Marriott, rue Sherbrooke Ouest, acquis pour 12,3 M $.

Aujourd'hui, les investisseurs privés se joignent au bal. Le Groupe Tidan doit décider «d'ici deux mois» s'il aménagera des logements pour étudiants dans la nouvelle tour et la partie du Maritime Plaza qu'il compte préserver.

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